De Gareth Edwards, avec Scarlett Johansson, Mahershala Ali. 2h13.
Voilà trente-deux ans que les dinosaures ont réapparu sur Terre, mais le public a fini par se lasser. Les animaux se sont regroupés dans les zones équatoriales, car le climat qui y règne se rapproche de celui de leur ère d’origine. La circulation des humains y est strictement interdite. Un laboratoire pharmaceutique engage des mercenaires pour se rendre sur une île située au large de la Guyane française. Leur mission ? Effectuer un prélèvement de sang sur trois spécimens géants (sur terre, en mer, dans les airs), pour prolonger notre espérance de vie et soigner les maladies cardiaques… Gareth Edwards retourne aux sources du mythe et le renouvelle en imprimant son identité. Il offre ainsi un spectacle jubilatoire et généreux, riche en scènes d’action vertigineuses, en visions aussi belles que terrifiantes. Un récit de survie merveilleux et impitoyable. S. B.
Islands ★★★
De Jan-Ole Gerster, avec Sam Riley, Stacy Martin. 2h03.
Sur l’île désertique de Fuerteventura, aux Canaries, Tom, expatrié britannique, est professeur de tennis au sein d’un complexe hôtelier all-inclusive, et mène une vie de célibataire sans attaches, entre alcool, drogue, virées nocturnes et aventures sans lendemain. Un jour, il sympathise avec une famille de vacanciers et s’improvise guide touristique. Problème, le mari disparaît, et la femme est suspectée de l’avoir assassiné… Sam Riley est de chaque plan dans ce film noir aussi mystérieux qu’hypnotique, à l’écriture subtile et imprévisible, mêlant drame intime et enquête policière dans une ambiance envahie par le malaise et l’inquiétude. Il incarne ce coach piégé dans une situation toxique qui lui fait prendre conscience de la vacuité de son existence et de sa solitude, broyé par une société cruelle et régie par les faux-semblants. Grand Prix au Festival Reims Polar. S. B.
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La Trilogie d’Oslo/Rêves ★★★
De Dag Johan Haugerud, avec Ella Overbye, Ane Dahl Torp. 1h50.
Premier volet d’une trilogie sur l’amour dont les récits, qui sortiront successivement ce mois-ci, se déroulent dans la capitale Norvégienne, l’Ours d’or de la dernière Berlinalesonde le cœur d’une lycéenne éprise de sa professeure. Un sentiment nouveau qu’elle raconte dans un carnet bientôt lu par sa grand-mère puis sa mère. Sa voix off accompagne ce film bavard et touchant, simple et complexe à la fois, qui capte avec une acuité et une délicatesse qualifiables de féminine ses émotions comme la part de fantasmes que renferme ce premier amour. Mais aussi, là réside l’une des forces du scénario du réalisateur, les ressentis et réactions qu’il provoque chez les femmes de sa famille. Le tout dans une atmosphère enveloppante. Bap. T.
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Materialists ★★
De Celine Song, avec Dakota Johnson, Pedro Pascal, Chris Evans. 1h49.
Lucy excelle dans son travail : « matchmakeuse » dans une agence matrimoniale, elle organise des rencontres entre des célibataires qui cherchent l’amour et a neuf mariages à son actif. Elle-même est écartelée entre son ex, acteur de théâtre de seconde zone et désespérément fauché, et la perle rare, un cador de la finance riche à millions et beau comme un dieu… Après le sublime et déchirant Past Lives (2023), Celine Song signe une comédie romantique plus conventionnelle en filmant les atermoiements sentimentaux de son héroïne à New York, avec l’argent au cœur de cette situation triangulaire. Un récit théorique qui analyse en profondeur la psychologie humaine et disserte sur la quête de l’âme sœur, sujet préféré de la cinéaste sud-coréenne installée aux États-Unis, au risque de s’étirer. On peut néanmoins compter sur le charme de ses interprètes. S. B.
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The Ugly Stepsister ★★
D’Emilie Blichfeldt, avec Lea Myren, Thea Sofie Loch Naess. 1h45.
Du conte de Cendrillon, on retient souvent l’adaptation de Disney. C’est celui des frères Grimm que revisite la réalisatrice norvégienne de ce premier long métrage en forme de body horror, sauf qu’elle y inverse les rôles, celle qu’on prend au début pour la méchante belle-sœur devenant la servante maltraitée tandis que la présumée héroïne, une jeune rêveuse au physique peu avantageux, prend sa place au fil des opérations chirurgicales volontairement subies. Non sans susciter une certaine empathie par sa douloureuse quête esthétique vouée à séduire un prince pas si charmant. Regardant du côté de David Cronenberg, mêlant avec une ironie aussi séduisante que maligne le gore à l’esthétique des contes, Emilie Blichfeldt livre une critique caustique de la dictature du beau à travers cette histoire pathétique d’une métamorphose qui aurait pu débuter par : « Il était une horrible fois ». Bap. T.
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L’Accident de piano ★★
De Quentin Dupieux, avec Adèle Exarchopoulos, Jérôme Commandeur. 1h28.
Magalie, alias Magaloche, une jeune femme atteinte d’une maladie rare la rendant insensible à la douleur, est devenue une star des réseaux sociaux en postant des vidéos chocs. Alors qu’un accident grave survenu lors du tournage de l’une d’elles la pousse à s’isoler à la montagne, une journaliste tente de la faire chanter. Avec cette comédie au scénario malin où l’on n’apprend qu’à mi-chemin la nature de l’accident en question, le prolifique Dupieux amuse et agace à la fois. Certes, Adèle Exarchopoulos y est aussi méconnaissable que désopilante. Certes, le réalisateur de l’absurde sait moquer les travers d’une société qui l’est à bien des endroits. Mais il y a là un tel cynisme, une misanthropie si décomplexée (aucun personnage à sauver), qu’il s’érige moraliste branchouille avec une désinvolture irritante dont finit par pâtir son cinéma. Bap. T.
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Falcon Express ★★
De Benoît Daffis, Jean-Christian Tassy. 1h26.
Falcon, un raton laveur, prévoit le casse du siècle : s’emparer de la nourriture stockée à l’intérieur d’un train de manière à offrir un vrai festin à ses amis pour Noël. Problème : il est piloté à distance par son complice, un blaireau qui décide de se venger d’un chien policier présent à bord. Il lance la locomotive à vive allure, si bien qu’elle devient incontrôlable… Excellente surprise que ce film d’action 100 % français (puisque fabriqué au studio d’animation TAT à Toulouse), qui se situe quelque part entre Piège à grande vitesse (1995), de Geoff Murphy, et Mission : Impossible – Dead Reckoning (2023), de Christopher McQuarrie, avec un héros à fourrure qui n’a rien à envier à Steven Seagal ou Tom Cruise. Accessible dès 6 ans, ce récit qui célèbre la solidarité est irrésistible, aussi trépidant qu’inventif. S. B.
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Mamie-Sitting ★
De Darren Thornton, avec James McArdle, Fionnula Flanagan. 1h29.
À Dublin, Edward va pouvoir aller promouvoir son roman, qui a eu un petit succès national, dans de grandes villes américaines. Mais il ne sait pas comment l’annoncer à sa mère, âgée et handicapée, dont il s’occupe activement. Le film commence bien, avec un antihéros dévoué et introverti, tiraillé entre son envie de voir sa carrière décoller et son attachement à une octogénaire dépendante, et contraint de surcroît de s’occuper de trois autres vieilles dames que lui ont confiés ses meilleurs copains partis faire la fête en vacances. Si les mamies lui en font voir de toutes les couleurs, l’intrigue manque de vrais enjeux et d’une réelle drôlerie. B. T.
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