
Les chiffres de la sécurité routière sont sans appel. En mai 2025, 276 personnes ont perdu la vie sur les routes, soit une hausse de 14 % par rapport à l’année précédente. Et la tendance ne devrait pas s’inverser à l’approche des chassés-croisés estivaux. Les samedis noirs de juillet et d’août, avec plus de 1 000 km cumulés de bouchons selon Bison Futé, constituent chaque année un défi pour les automobilistes et les autorités.
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La fatigue, la vitesse inadaptée, et le relâchement des réflexes en pleine chaleur sont pointés du doigt comme les principaux facteurs aggravants. Mais certaines routes, par leur configuration, leur fréquentation ou leur vétusté, concentrent à elles seules un nombre disproportionné d’accidents.
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La « route de la mort »
Surnommée la « route de la mort », la N79 entre Moulins et Mâcon est tristement célèbre pour sa dangerosité. Fréquentée par un flux constant de poids lourds, elle alterne voies étroites et rares possibilités de dépassement. Résultat : chaque été, des drames se jouent lors de dépassements imprudents ou de collisions frontales.
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Malgré des travaux de mise à deux fois deux voies en cours, les portions encore à une seule voie restent accidentogènes. Le taux d’accidents graves y est deux fois supérieur à la moyenne nationale des routes nationales.
Rampe de Laffrey (Isère) : la pente fatale
La RN85, entre Laffrey et Vizille, dans l’Isère, reste un cauchemar pour les conducteurs non avertis. Avec une pente de plus de 12 %, des virages serrés et une forte déclivité, cette portion a été le théâtre de plusieurs catastrophes, notamment en 1973, où un car de pèlerins a fait 43 morts.
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Aujourd’hui encore, malgré les aménagements et la signalisation renforcée, la rampe de Laffrey fait frémir les habitués. En période estivale, avec l’afflux de touristes en camping-car ou en remorque, les risques redoublent.
A7 : saturation et relâchement
L’autoroute du Soleil, entre Lyon et Marseille, est la plus empruntée de France durant l’été. Mais sa réputation tient autant à sa densité de trafic qu’à sa dangerosité en cas de relâchement. Par fortes chaleurs, les conducteurs baissent leur vigilance, les distances de sécurité sont rarement respectées, et les freinages intempestifs peuvent provoquer des carambolages en chaîne.
Les samedis de grands départs, la vitesse est abaissée à 110 km/h, voire 90 km/h sur certaines portions. Une mesure utile, mais qui ne suffit pas toujours à éviter les accidents.
Attention aux routes de montagne
Dans les Alpes ou les Pyrénées, certaines routes départementales deviennent de véritables pièges pour les vacanciers mal préparés. Le col du Solude, dans l’Oisans, par exemple, cumule les dangers : route à flanc de falaise, chaussée très étroite, peu ou pas de glissières de sécurité. Il suffit d’un véhicule mal engagé ou d’une mauvaise manœuvre pour provoquer un accident spectaculaire.
Autres points noirs estivaux : les routes du Verdon, celles du Cantal, ou encore certaines portions de la RN116 dans les Pyrénées-Orientales, très fréquentées par les touristes en quête de nature.
Accidents : les zones rurales en première ligne
Contrairement aux idées reçues, plus de la moitié des accidents mortels ont lieu hors agglomération. Ce sont souvent des routes nationales ou départementales, sans séparateur central, mal éclairées, et parcourues à vitesse élevée.
La RN126, dans le Tarn, reliant Toulouse à Castres, est un exemple flagrant. Fréquentée, sinueuse, sans voie de dépassement, elle cumule les accidents depuis des années. Sa transformation en autoroute (A69) est en cours, mais suscite aussi la controverse.
Conseils pour rouler en sécurité cet été
- Anticipez vos trajets en consultant les bulletins Bison Futé.
- Évitez les heures de pointe (vendredi après-midi, samedi matin en juillet-août).
- Faites une pause toutes les deux heures, même sur autoroute.
- Redoublez de prudence sur les routes secondaires et de montagne.
- Équipez votre véhicule (freins, pneus, climatisation) avant le départ.
Le tourisme intérieur est en plein essor, mais la route des vacances reste un passage obligé, parfois périlleux. En été plus que jamais, prudence doit rimer avec vigilance.
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