
Depuis quelques mois, le spectacle historique Murmures de la cité, inspiré de la Cinéscénie du Puy du Fou, qui aura lieu du 11 au 13 juillet à Moulins, dans le Bourbonnais, fait l’objet d’attaques répétées de la gauche menées par le député communiste local Yannick Monnet : procès d’intention dans la presse locale, visites chez les commerçants, pressions sur les bénévoles, appels au retrait des subventions, rien n’est épargné aux jeunes entrepreneurs culturels qui ont travaillé sur cet ambitieux projet pendant deux ans. Sous prétexte que l’un des financiers est le Fonds du Bien Commun de Pierre-Édouard Stérin et que les porteurs de projet sont catholiques, le spectacle – que personne n’a vu – est soupçonné de véhiculer une version d’« extrême droite » de l’histoire de France. Censure préventive d’une gauche sectaire et soucieuse de protéger son monopole culturel.
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La bataille culturelle
Depuis plusieurs décennies, une tendance s’impose dans les institutions médiatiques, culturelles et universitaires : déconstruire le récit national au nom d’une morale rétroactive, d’une repentance perpétuelle, d’un réalisme déconstructeur et sélectif, pour mieux mettre l’histoire au service de l’idéologie multiculturelle. À coups de lois mémorielles, de déboulonnage de statues, de procès anachroniques contre des figures historiques, c’est une entreprise de fragmentation mémorielle qui divise et envenime les relations entre la droite et la gauche, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les Français de souche et d’origine immigrée, etc.
Car la gauche a bien compris que l’histoire participe à une bataille culturelle, intellectuelle et politique décisive : « Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle le futur », comme l’écrivait George Orwell dans 1984. En diffusant une vision culpabilisante et biaisée de l’histoire de France, la gauche totalitaire cherche à délégitimer l’idée même de peuple et de nation, à affaiblir les liens d’appartenance, à imposer une déconstruction permanente, à faire une table rase sur laquelle elle pourra créer une société et un homme nouveaux. Il ne s’agit plus de célébrer ni même de comprendre notre histoire, mais de l’expurger, de la « corriger », voire de la faire oublier comme on se débarrasse d’un héritage ou d’un aïeul encombrant qui vous empêcherait d’aller de l’avant, enfin libre de toute attache.
Sortir de la repentance
Mais une nation sans mémoire commune est une nation sans avenir. L’oubli organisé du passé commun, sous couvert de réalisme, de modernité ou de progressisme, laisse le champ libre à d’autres récits identitaires. Quand on cesse de tisser un récit collectif, d’autres prennent la place – et souvent, ce sont des communautarismes séparatistes. Si l’histoire de France s’efface, nous verrons progresser celles de chaque communauté régionale ou religieuse.
Il est temps de rebâtir un récit national positif qui célèbre les épisodes glorieux de notre histoire
Murmures de la cité s’inscrit à contre-courant de cette évolution funeste et propose de renouer avec un récit national qui fédère et redonne à l’histoire son statut de bien commun. Il ne propose pas qu’on idolâtre le passé, mais qu’on en tire fierté et leçons. Notre passé n’est pas qu’une suite de crimes, de dominations et d’exclusions. L’histoire n’est pas un tribunal – elle est une transmission et une sagesse. Elle n’est pas une vieille bâtisse en ruine à déconstruire, mais une fondation solide sur laquelle on peut continuer à construire.
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La IIIe République avait compris l’importance politique majeure de l’histoire. Elle a réussi à unifier un pays fracturé entre régions et langues différentes, divisé entre républicains et royalistes, en s’appuyant sur un roman national transmis par l’école. Et elle l’a fait en assumant une histoire longue, complexe, heurtée, mais orientée vers la continuité et l’unité, et source de fierté.

Aujourd’hui, du fait d’une immigration massive totalement inédite dans notre histoire, nous sommes à nouveau confrontés à l’enjeu majeur de l’unité nationale. Pour y répondre, nous devons sortir de la repentance qui transforme les enfants de France en petits juges du passé et les citoyens en ennemis qui se renvoient à la figure les crimes de leurs ancêtres pour justifier les violences du présent. Il faut retrouver le chemin de l’héritage commun et de la grandeur. Enseigner que la France a été la matrice des Lumières et des libertés, même si cela n’a pas été sans heurts ni erreurs. Que son patrimoine exceptionnel est un bien à défendre et que son histoire n’est pas un fardeau à expier, mais une épopée à connaître et à célébrer.
La droite a ici un rôle fondamental à jouer et une bataille vitale à gagner. Elle doit remonter sur l’arène culturelle et intellectuelle en défendant l’histoire et le patrimoine de la France, afin de disputer à la gauche le monopole de l’interprétation historique. Il est temps de rebâtir un récit national positif et fédérateur qui célèbre les épisodes glorieux de notre grande et passionnante histoire. Non pas pour revenir en arrière, mais pour donner à nos enfants une fondation solide sur laquelle construire leur avenir. Non pas pour renier et exclure, mais pour rassembler. Car sans récit commun, il n’y a pas de peuple uni qui puisse « vivre ensemble ». Sans mémoire partagée, il n’y a que la guerre des mémoires – et bientôt, la guerre tout court.
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