
Nos temps sans transcendance produisent des caricatures de religions substitutives dont l’une est le républicanisme. Ce culte des temps incultes revendique ses divinités païennes, ses rites, ses cultes, ses temples, ses cérémonies, ses prêtres, et même son Opus Dei très actif sous forme de sociétés secrètes où flotte l’encens de la laïcité.
Publicité
La suite après cette publicité
Cette religion voue un culte aux mairies où le premier magistrat est le représentant sur terre de la divinité céleste ; elle fleurit ses monuments aux morts une fois par an comme on ôte l’herbe de la tombe des ancêtres disparus à la Toussaint ; elle envoie au panthéon les cercueils des Grands Hommes estampillés par l’idéologie du moment, des artistes d’État mandatés par les institutions créent des chefs-d’œuvre pour l’occasion ; elle célèbre le Jules Ferry de l’école laïque, gratuite et obligatoire, mais elle oublie que son héros était le parangon du colonialisme français, car, la première Algérie française, c’est lui ; elle se montre vétilleuse si d’aventure une crèche est présentée dans l’entrée d’une mairie ; elle raille les habits sacerdotaux du clergé catholique, la soutane et la cornette, mais se prosterne avec componction devant tabliers et cordons, les vêtements revêtus dans les loges maçonniques.
Obtenir que les ânes soient bâtés
Dans ce culte, la Constitution joue le rôle des Tables de la Loi. Les commandements sont gravés dans le marbre du papier. De grands prêtres fort bien payés et très bien traités par ladite « République », qui se montre ici bonne fille, généreuse et reconnaissante pour sévices rendus, sont dits « Sages » – on aimerait bien savoir pourquoi – et veillent à la constitutionnalité des lois édictées par le peuple qu’on prétend pourtant souverain, c’est-à-dire maître du constitutionnel.
Le républicanisme raille la soutane mais se prosterne devant les tabliers et cordons revêtus dans les loges maçonniques
Étrange perversion « républicaine » que le peuple ne soit souverain que quand une poignée de notables qui vivent comme des nababs a décidé qu’il l’était ! Quand le peuple estime que la loi ne lui plaît pas, les prétendus sages décident que cette loi n’est pas possible et la jettent à la poubelle. Mais c’est bien sûr pour son bien que ce Conseil constitutionnel dit au peuple souverain qu’il s’est trompé, qu’il y a donc plus souverain que lui, en l’occurrence lui-même, et qu’il faut oublier cette idée saugrenue qu’en République le peuple pourrait faire et défaire la loi ! Ça, c’est juste pour rire ; il faut bien obtenir que les ânes soient bâtés et redemandent du faix. Mais si la Constitution édictée par le peuple souverain n’est plus souveraine qu’en fonction de ce que décident les Sages, une poignée qui fait la loi du régime dans lequel nous vivons désormais : ce n’est pas la démocratie, le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple, mais l’oligarchie, le pouvoir qu’une minorité impose à une majorité au nom, bien sûr, du bien de la majorité.
Dans le camp des Républiques amies
Si une poignée de gens choisis, élus, désignés, toujours dans et par le cercle dit « de la raison », autrement dit parmi les dévots de l’Europe maastrichtienne, fait la loi contre le peuple, alors la République française peut se ranger dans le camp de Républiques amies : la République islamique d’Iran, la République populaire de Chine, la République populaire démocratique de Corée, mais aussi la République fédérale de Russie.
La suite après cette publicité
Soudain, on se sent moins seul…
Source : Lire Plus






