
Sébastien Delogu désavoué par son propre camp. Après une visite polémique en Algérie, où il s’en est notamment pris au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, le député La France insoumise a été recadré par son propre parti. « Le député Sébastien Delogu s’est exprimé de façon personnelle en Algérie. Il n’engage ni les groupes parlementaires de La France insoumise, ni le mouvement », peut-on en effet lire dans un communiqué du parti mélenchoniste, diffusé sur X ce mardi 1er juillet.
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Au cours de sa visite de plusieurs jours, la semaine dernière, l’élu de Marseille s’est d’abord rendu à Oran, sur la tombe de son grand-père maternel, puis à Alger. Sébastien Delogu a expliqué être venu « exprimer le fait qu’il y a une autre voie, celle du respect », réclamant que la France et l’Algérie parlent « d’égal à égal ». Après avoir échangé avec des députés de l’Assemblée nationale populaire, il a ensuite tenu à rappeler : « Il y a la mer Méditerranée qui nous lie, il y a notre histoire commune avec le peuple algérien ».
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« Tout le monde est gentil, tout le monde sourit, tout le monde prend soin de moi »
Interrogé par un correspondant de l’AFP, le parlementaire a assuré que « des millions de Françaises et de Français se sentent insultés face aux invectives incessantes de certains ministres français », ciblant le locataire de la place Beauvau, Bruno Retailleau.
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Dans une interview à la télévision algérienne, il s’est ensuite réjoui de l’accueil reçu sur place. « Quand vous arrivez ici, vous apprenez à avoir un peuple qui vous accueille d’une manière dont, honnêtement, je n’ai jamais été accueilli », a-t-il salué. « Tout le monde est gentil, tout le monde sourit, tout le monde prend soin de moi », a poursuivi Sébastien Delogu.
Les cas de Boualem Sansal et Christophe Gleizes ? Passés sous silence par le député de Marseille. Après la condamnation du journaliste sportif français, ce dimanche 29 juin, à 7 ans de prison ferme pour apologie du terrorisme et la confirmation de la peine de 5 ans de prison pour l’écrivain franco-algérien, l’AFP assure ne pas avoir pu interroger le parlementaire sur ces affaires. Aucune question ou réponse non plus à ce sujet à la télévision locale.
Largement critiqué sur les réseaux sociaux pour ce silence suspect, Sébastien Delogu a d’abord vu son collègue à l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, appeler sur X à la libération de Christophe Gleizes. « Rien ne justifie que le maintien en détention de ce journaliste de So Foot, qui n’a été sur place que pour un reportage consacré à sa passion », a-t-il écrit. Avant que le compte officiel de La France insoumise ne clarifie la position du parti sur les cas Sansal et Gleizes.
« Nous, Algériens, on se torche avec votre avis »
Le recadrage de Sébastien Delogu par le mouvement mélenchoniste n’a toutefois pas plu à une partie des sympathisants de LFI. « Ça la fout mal pour un mouvement qui se veut insoumis d’être, sur ce coup-là, en totale soumission à la pensée réactionnaire de la frange de notre pays […] Un gros mauvais point à LFI sur cette communication », s’est par exemple insurgé un internaute parmi de nombreux messages visibles sur la Toile.
« Nous, Algériens, on se torche avec votre avis. Chez nous, on dit en parlant de la France : tous des fils de chienne. L’Algérie est un pays souverain qui applique ses lois. On n’est pas venus vous exiger la libération des Algériens détenus dans vos prisons », dénonce également une internaute dans un post sous une publication de Jean-Luc Mélenchon. Et un autre d’ajouter : « Merci de ne jamais parler à la place de l’Algérie. Jamais ! »
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