Le corps d’Assia M., étranglée puis démembrée, avait été retrouvé en février 2023 dans le parc parisien des Buttes-Chaumont. Cette découverte sordide avait provoqué une vive émotion. Son mari sera jugé devant la cour d’assises de Paris pour meurtre par conjoint.
Le renvoi de Lakhdar M. devant les assises, révélé par Le Parisien et confirmé mercredi à l’AFP par des sources proches du dossier, a été décidé le 23 juin par le juge d’instruction chargé du dossier, conformément aux réquisitions du parquet de Paris.
Circonstance aggravante
La qualification de meurtre par conjoint est une circonstance aggravante et fait encourir la réclusion criminelle à perpétuité.
Le corps démembré de la mère de famille de 46 ans avait été découvert mi-février 2023, disséminé dans le parc des Buttes-Chaumont, dans le 19e arrondissement, par des employés de la ville, suscitant une vive émotion.
Son mari, Lakhdar M., employé dans un supermarché, en arrêt maladie depuis peu, avait signalé la disparition de son épouse à la police le 3 février. Il a finalement été mis en examen et écroué le 25 février 2023.
« Faire disparaître »
Le reste du corps de son épouse avait été découvert dans des sacs-poubelle, derrière un muret, dans une friche industrielle à Bobigny, sur ses indications lors de la garde à vue.
Agé aujourd’hui de 52 ans, Lakhdar M., né en Algérie, est en détention provisoire. Selon l’ordonnance de renvoi dont l’AFP a eu connaissance, Lakhdar M. a avancé de manière constante au cours de l’enquête qu’une dispute avait éclaté avec son épouse le 30 janvier 2023, à cause de difficultés financières qui affectait grandement leur couple, et qu’il l’avait étranglée pour « la faire taire vu qu’elle criait ». Il niait avoir « voulu la tuer » ou « lui faire du mal ».
« Nombreuses violences »
Il est soupçonné d’avoir ensuite caché le corps dans leur appartement, situé à Montreuil (Seine-Saint-Denis), puis de l’avoir découpé avec une scie le 2 février, et d’avoir simulé sa disparition.
« L’instruction a permis d’établir qu’Assia avait été tuée par étranglement, après avoir subi de nombreuses violences, et avant d’être découpée méthodiquement. La thèse accidentelle avancée par le mis en cause est grotesque », a affirmé Me Pauline Rongier, avocate de plusieurs membres de la famille de la victime, sollicitée par l’AFP.
Nombreuses violences conjugales
« Les auteurs de féminicides doivent cesser d’espérer qu’en faisant disparaître ou en découpant le corps de leur victime, ils vont faire disparaître les preuves et échapperont à la justice », a-t-elle ajouté.
Selon les derniers chiffres officiels publiés fin novembre 2024, quelque 271.000 victimes de violences conjugales, à 85 % des femmes, ont été enregistrées par les forces de sécurité en 2023 en France. Sur la même année, 96 féminicides conjugaux ont été recensés. Les trois enfants du couple ont été placés.




