
Plusieurs cadres du Parti socialiste sonnent la charge contre l’emploi du terme « islamophobie » en interne. En cause : l’utilisation du mot dans le tout nouveau « Secrétariat national à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie », mis en place par la direction du parti à la rose, sous l’égide d’Olivier Faure. Un choix sémantique marquant « un tournant préoccupant dans l’évolution de notre parti », s’inquiètent les responsables politiques.
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Dans une tribune publiée dans l’hebdomadaire Marianne, Jérôme Guedj, Carole Delga ou encore Nicolas Mayer-Rossignol assurent que l’emploi du terme avait été « collectivement refusé, débattu et écarté ». Non « par ignorance des agressions et discriminations qui frappent certains de nos concitoyens de culture ou de foi musulmane », mais car ce mot « est ambigu, politisé, et souvent détourné pour remettre en cause les fondements mêmes de notre pacte républicain », embraient les élus.
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« Comment nos camarades peuvent-ils aujourd’hui accepter qu’un Secrétariat national porte précisément ce terme qu’ils ont eux-mêmes combattu ? »
Ils rappellent que le bureau national du Parti socialiste avait refusé de participer à la marche dite « contre l’islamophobie », en novembre 2019, considérant que ce terme prêtait à confusion. En décembre 2022, une tribune dans Le Monde, signée notamment par l’actuel Premier secrétaire Olivier Faure, expliquait pourquoi le PS devait se tenir à l’écart de ce mot piégé. Plus récemment, au congrès de Nancy, aucun des trois textes d’orientation soumis au vote des militants n’a mentionné ce terme.
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« Comment nos camarades peuvent-ils aujourd’hui accepter qu’un Secrétariat national porte précisément ce terme qu’ils ont eux-mêmes combattu ? », questionnent les auteurs du texte dans Marianne, regrettant que ce mot ait été utilisé dans l’accord du NFP en juillet 2024 ou pour qualifier le meurtre d’Aboubacar Cissé. « Nous dénonçons cette évolution qui, loin d’unir les forces de la gauche sur les bases républicaines, valide les thèses d’une gauche identitaire et communautariste, qui dénature l’antiracisme et affaiblit la laïcité », écrivent-ils, ciblant LFI.
Le terme « islamophobie » est revenu en France au début des années 2000. « Il a été réintroduit de manière massive par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) – organisation dissoute en 2020 avant de se reconstituer en Belgique – pour faire taire toute critique de l’islam. Mais aussi pour mener un vrai djihad judiciaire contre toute personne qui dénoncerait l’islamisme », expliquait Fadila Maaroufi, directrice de l’Observatoire européen des fondamentalismes, au JDD, en avril dernier. Selon cette définition, serait donc jugée « islamophobe » toute critique envers le Coran, le voile islamique ou même l’islamisme.
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