
Rouler en prenant du plaisir. C’est un leitmotiv chez Tadej Pogacar. Mais sa domination amuse moins les suiveurs de la Grande Boucle. Arrivé avec la pancarte – en 4 par 3 – de favori, le natif de Komenda s’est hissé dès dimanche dernier à la deuxième place du classement général (devancé seulement par Mathieu van der Poel), a levé les bras dès la quatrième étape à Rouen (mardi), a pris le jaune dès le contre-la-montre individuel de Caen (mercredi), l’a redonné 24 heures au Néerlandais « MVDP », avant de gagner une nouvelle étape à Mûr-de-Bretagne (vendredi) et de reprendre son bien. Comme « Pogi » aime les collections, il a aussi revêtu depuis le Grand Départ de Lille trois tuniques à pois du meilleur grimpeur et, couleur inédite pour lui, deux maillots verts de sprinteur.
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Le classement est le suivant : 54’’ d’avance sur son dauphin, le Belge Remco Evenepoel (déjà heureux d’avoir remporté le chrono caennais), 1’11’’sur la jolie surprise tricolore Kévin Vauquelin et 1’17’’sur son principal rival désigné, le Danois Jonas Vingegaard. Hier, dans une étape de plaine dédiée aux sprinteurs (victoire de l’Italien Jonathan Milan) entre l’Ille-et-Vilaine et la Mayenne, le maillot jaune est resté tranquillement au milieu du peloton. « Pendant l’étape, j’ai demandé à la voiture de l’équipe des nouvelles de ma copine Urska, qui est sur le Giro féminin. Je suis toujours nerveux sur le vélo quand elle court et je suis super heureux quand elle va bien », raconte le triple lauréat du Tour. Il devrait continuer à reprendre des forces ce dimanche 13 juillet, entre Chinon (Indre-et-Loire) et Châteauroux (Indre), pour une deuxième journée d’affilée conçue pour s’achever par un sprint massif et, surtout, suivre la fin du Giro féminin, où son amoureuse de compatriote, Urska Zigart, est placée dans le Top 10.
La tactique est souvent simple : allumage d’une mèche dans le col de la Croix Saint-Robert à 10 km de la ligne, suivie d’une attaque létale dans la montée du Puy de Sancy jusqu’au Mont-Dore
Ce lundi 14, ce sera une toute autre affaire. Le Massif central ouvrira le bal de la montagne, avec 4 400 mètres de dénivelé positif et sept cols ou côtes de deuxième catégorie. La ligne d’arrivée est tracée au Mont-Dore, à 1 320 mètres d’altitude. Ce ne sont évidemment pas encore les sommets pyrénéens ou les départementales sinueuses à plus de 2 000 mètres dans les Alpes. Mais à la veille de la première journée de repos (mardi), Mauro Gianetti, le manager général de la formation UAE, a forcément coché ce parcours à travers les reliefs escarpés du Puy-de-Dôme et préparé un plan. L’avantage, c’est qu’avec un champion de la trempe du Slovène, la tactique est souvent simple et pourrait se résumer ainsi : allumage d’une mèche dans le col de la Croix Saint-Robert à 10 km de la ligne, suivie d’une attaque létale dans la montée du Puy de Sancy jusqu’au Mont-Dore.
Ce sera le 14 juillet. ASO, organisateur de l’épreuve, a d’ailleurs volontairement repoussé du lundi au mardi la journée de repos pour que le public profite de la fête nationale sur le bord des routes. Ce qui donnera forcément des idées au clan tricolore. Pour l’instant, les Français se contentent des prix honorifiques de la combativité. Ce samedi 12 juillet, fait rarissime, ils ont même été deux à se le partager, Mattéo Vercher et Mathieu Burgaudeau, auteurs d’une longue échappée en duo. S’il est dans un bon jour, le jeune et talentueux Lenny Martinez, à la fois grimpeur et puncheur, serait bien inspiré en attaquant dans le Massif central. Comme il ne présente pas de danger au classement général (125e), Pogacar pourrait lui laisser un bon de sortie pour disputer la victoire d’étape. Tout dépendra de l’appétit du glouton slovène…
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