Dans l’affaire du cambriolage du musée du Louvre, quatre nouveaux suspects ont été interpellés et vont être interrogés par les enquêteurs qui n’ont pas réussi jusqu’ici à retrouver la trace des bijoux. De plus, un audit de sécurité mené en 2018, révélé par Le Monde, avait identifié très précisément, comme point de vulnérabilité, le balcon emprunté par les cambrioleurs.
Un mois après le cambriolage spectaculaire au musée du Louvre, quatre nouveaux suspects ont été interpellés et seront interrogés. Ces deux hommes, âgés de 38 et 39 ans, et deux femmes, de 31 et 40 ans, originaires de région parisienne, ont été placés en garde à vue, a annoncé, mardi 25 novembre, la procureure de Paris, Laure Beccuau, via un communiqué.
Cette mesure peut être reconduite pendant 96 heures, soit jusqu’au début du week-end. Et les quatre gardes à vue débutées mardi sont toujours en cours ce mercredi, a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.
D’ici là, ces personnes « n’ont pas accès aux éléments de la procédure, raison pour laquelle je ne communiquerai pas davantage sur ce dont elles sont soupçonnées », a ajouté la magistrate. L’un des interpellés est suspecté d’être le quatrième homme du casse, a cependant précisé « une source proche du dossier » à l’Agence France-Presse, confirmant une information du Parisien.
Trois hommes et une femme avaient été mis en examen
Ces nouvelles interpellations interviennent un peu moins d’un mois après la mise en examen de quatre premières personnes, dans le cadre de l’information judiciaire ouverte le 29 octobre 2025.
Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne et l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) avaient interpellé, en deux coups de filet, trois des quatre membres présumés de l’équipe de cambrioleurs, mais pas le ou les commanditaires.
Soupçonnés d’avoir fait partie du commando ayant perpétré le vol, trois hommes ont été mis en examen pour « pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crime et délits punis de 10 ans d’emprisonnement » et écroués. Une femme de 38 ans, compagne de l’un des suspects, est, elle, soupçonnée de complicité. Elle a également été mise en examen, mais a pu obtenir sa libération sous contrôle judiciaire.
Les profils de ces personnes ne correspondent pas à ceux « que généralement on associe au haut du spectre de la criminalité organisée », avait indiqué la procureure.
Malgré les moyens importants mis en œuvre depuis le début de cette enquête, les bijoux dérobés le 19 octobre, huit joyaux du XIXe siècle, trésors nationaux, n’ont toujours pas été retrouvés.
Un audit de sûreté faisait état dès 2018 de la « vulnérabilité » que représentait le balcon
Parallèlement à l’enquête judiciaire, les mesures de sécurité du musée du Louvre sont particulièrement remises en question. Selon des informations du Monde publiées mardi 25 novembre au soir, un audit de sûreté du joaillier Van Cleef & Arpels pour le musée faisait état dès 2018 de la « vulnérabilité » que représentait le balcon par lequel sont entrés les cambrioleurs. Le document indiquait également son accès possible à l’aide d’une nacelle.
Il s’agit de similitudes troublantes avec le mode opératoire utilisé. La direction actuelle a indiqué au quotidien n’avoir eu ce document en sa possession qu’après le casse.
Des failles de sécurité avaient déjà été relevées. Dans un rapport rendu le 6 novembre, la Cour des comptes avait estimé que le musée le plus visité au monde avait « privilégié les opérations visibles et attractives » au détriment de la sécurité. Le document préconisait de réorienter les investissements vers une mise aux normes plutôt que pour le projet « Louvre demain » poussé par Emmanuel Macron.
La directrice du Louvre, qui avait déjà reconnu des failles dans la sécurité, a annoncé, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, mercredi 19 novembre, une « culture de la sûreté » renforcée autour de l’établissement. Laurence des Cars a évoqué « plus d’une vingtaine » des mesures prises en urgence, qui « se déploieront dans les prochains jours, dès ce mois de décembre ». Parmi celles-ci, figure l’installation prochaine d’un « poste avancé mobile de la police nationale » pour protéger le musée pendant les périodes d’affluence touristique.







