L’enquête sur la mort atroce de Zaïa Binet, 27 ans, retrouvée carbonisée dans sa voiture en Isère, a connu un tournant majeur ce vendredi matin. Son compagnon, un homme de 39 ans déjà connu pour des violences, a été interpellé à son domicile de Bourgoin-Jallieu avant d’être placé en garde à vue. Selon les premiers éléments, l’homme a commencé à livrer des aveux partiels devant les enquêteurs, évoquant une dispute mortelle suivie d’un geste de panique.
Dès les premières constatations, les gendarmes ont rapidement écarté la thèse de l’accident. Sur la Toyota Yaris entièrement calcinée de la victime, les techniciens ont découvert des traces d’un produit inflammable utilisé comme accélérateur. L’absence totale de choc a permis d’exclure un accident de la route, orientant immédiatement les investigations vers une action volontaire. Les recoupements téléphoniques ont renforcé les soupçons : les horaires relevés dans le téléphone de la jeune femme étaient totalement incompatibles avec les explications données par son compagnon, ce qui a alerté les enquêteurs de Bourgoin-Jallieu et Grenoble.
Quelques heures après la découverte du véhicule brûlé, le suspect contactait lui-même les gendarmes, affirmant avoir appris la nouvelle par d’anciens collègues des pompes funèbres. Il a été entendu une première fois en audition libre et ses vêtements ainsi que son téléphone ont été saisis. Selon l’entourage de la victime, c’est l’absence de Zaïa sur son lieu de travail, un EHPAD de Crémieu, qui avait déclenché l’inquiétude de ses collègues et poussé son compagnon à prétendre partir à sa recherche.
Ce vendredi dès 6 heures, les enquêteurs ont procédé à son interpellation. Son domicile a été perquisitionné alors que, dans le même temps, l’autopsie du corps était réalisée à l’Institut médico-légal de Lyon. Le premier scanner n’ayant pas permis d’identifier les causes du décès en raison de l’état du corps, les médecins légistes ont dû mener des examens approfondis. C’est au cours de la matinée que le suspect aurait commencé à livrer une version des faits. Il affirme s’être rendu en pleine nuit au domicile de Zaïa, à L’Isle-d’Abeau, où une violente dispute aurait éclaté. « Il dit avoir paniqué après son décès », rapporte Le Dauphiné. Selon ses propos, il aurait alors chargé le corps de la jeune femme dans sa voiture avant d’y mettre le feu dans un secteur isolé de Saint-Marcel-Bel-Accueil. Les enquêteurs cherchent désormais à savoir s’il a volontairement tenté de maquiller ce féminicide en suicide par immolation.
Zaïa Binet, âgée de 27 ans, venait tout juste de réussir sa reconversion professionnelle. Originaire de Gap, elle travaillait comme aide-soignante dans un EHPAD de Crémieu, après avoir validé sa formation. Installée récemment à L’Isle-d’Abeau, elle avait retrouvé une stabilité professionnelle qu’elle espérait durable. Son compagnon, lui, avait déjà été condamné en 2019 pour des violences lorsqu’il travaillait comme videur.
Le parquet de Bourgoin-Jallieu s’est désormais dessaisi au profit de celui de Grenoble, compte tenu de la gravité des faits. La garde à vue du suspect a été prolongée de 24 heures et il pourrait être déféré dès ce week-end en vue d’une mise en examen pour homicide volontaire. Une information judiciaire devrait être ouverte dans la foulée, tandis que les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour établir précisément le déroulement de cette nuit tragique.







