Le retraité du Tarn-et-Garonne qui avait écrasé un œuf sur Jordan Bardella lors d’une séance de dédicace à Moissac le 29 novembre, sera finalement jugé le 9 janvier prochain. Son contrôle judiciaire a été maintenu ce mardi.
Il est l’homme au cœur l’affaire qui a suscité un vrai emballement médiatique et politique. Le 29 novembre, Jordan Bardella recevait un œuf sur la tête à l’occasion d’une séance de dédicace de son dernier livre à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. L’auteur des faits, Jean-Paul M., retraité de 74 ans habitant à Castelsarrasin, était attendu ce mardi matin pour sa comparution immédiate au tribunal judiciaire de Montauban, pour répondre de « violences sans incapacité de totale de travail (ITT) sur une personne dépositaire de l’autorité publique, en récidive.
L’ancien agriculteur s’était, en effet, déjà rendu coupable de faits similaires en mars 2022 en s’attaquant à Éric Zemmour et avait été condamné en juillet de la même année.
« Éveiller les consciences »
Vêtu d’une veste bleue et d’un jean, le prévenu est resté silencieux devant les médias. S’il a exprimé à plusieurs reprises ses regrets et présenté ses excuses à la barre, puis directement auprès de l’avocat de Jordan Bardella, son avocate, Me Rachel Lheureux, a sollicité un délai qui lui a été accordé afin de préparer sa défense. L’affaire sera donc jugée le 9 janvier prochain, à 14 heures.
En attendant, le tribunal a demandé le maintien du contrôle judiciaire auquel a été soumis le retraité, avec, notamment, interdiction d’entrer en contact avec le président du Rassemblement national, interdiction de se rendre à une réunion publique du parti.
Selon son conseil, le geste du retraité était destiné à « éveiller les consciences » et davantage destiné à un parti et ses idées qu’à une personne en particulier. « Il y a 10 ans, nous étions Charlie, aujourd’hui nous sommes Jean-Paul », a d’ailleurs déclaré spontanément Me Rachel Lheureux pendant l’audience, en référence à son client. « Il est savoureux de parler de violence dans la bouche du représentant d’un parti qui passe son temps à attiser cette violence », a-t-elle poursuivi.
« Aujourd’hui, c’est un œuf, mais demain cela peut être des coups de poing »
Me Charles d’Albert de Luynes, l’avocat de Jordan Bardella, partie civile dans cette affaire, a estimé, durant les délibérations du tribunal, qu’il est important que la justice prenne la mesure de ces actes. « Aujourd’hui, c’est un œuf, mais demain cela peut être des coups de poing. Le prévenu s’excuse et reconnaît les faits. Il est dangereux de penser que le débat politique peut se réduire à ce genre de gestes. Il y a un préjudice à l’image de mon client. On observe une tension dans le débat politique et il est essentiel, pour que la campagne présidentielle se déroule dans le calme, que ces faits soient condamnés », a développé l’avocat du président du RN.
À l’issue de l’audience, Rachel Lheureux a assuré qu’elle souhaitait « un retour à la sérénité ». « Une hystérie collective s’est emparée de la classe politique, judiciaire et même populaire. Cette affaire ne mérite pas une telle ampleur », a-t-elle jugé. Elle a rappelé que ce geste était symbolique d’un combat contre des idées. « Mon client reconnaît que ce n’était pas le meilleur moyen, il est lucide. C’est un geste idiot. »







