Le 30 septembre dernier, Sébastien Lino rentrait tranquillement à son domicile de Guérande (Loire-Atlantique), sur son scooter, lorsqu’il a été fauché par un motard qui cherchait à fuir un contrôle de police. Et tué sur le coup.
L’accident a eu lieu à 17 h 56 précises. « Sébastien était en train de tourner à gauche et se trouvait presque à l’arrêt », détaille Me Marion Ménage, l’avocate de sa famille. « À ce moment-là, une motocross, qui roulait à tombeau ouvert en sens inverse, a surgi et est venue le percuter de face. » Le choc est tel que le quadragénaire est projeté contre un poteau. L’une de ses jambes est sectionnée.
Le pilote à l’origine de la terrible collision cherchait à échapper aux forces de l’ordre. Des policiers municipaux avaient tenté de le contrôler juste avant, alors qu’il circulait à grande vitesse au guidon d’un deux-roues non autorisé sur la voie publique. Selon le maire de la ville, le fuyard était suivi « à distance » par les agents au moment de l’accident.
“Il n’a rien fait, mais il n’est plus là”
« J’ai perdu mon fils pourquoi ? Juste parce qu’un criminel inconscient n’a pas voulu obéir et s’arrêter. Sébastien, lui, n’a absolument rien fait, mais il n’est plus là. C’est à la fois insupportable et inacceptable », tonne Brigitte Morillon, la maman de la victime. « Quand vous perdez votre enfant d’une maladie, poursuit-elle, vous ne pouvez rien faire. Mais là, c’était évitable, totalement évitable. Sébastien devrait être encore là, avec nous. »
Depuis la mort de ce veilleur de nuit de 43 ans, « un homme bon, passionné des marais salants, qui avait plein de projets », sa mère a décidé de ne pas se taire. « Je suis effondrée, mais la colère et la rage me font tenir. Je veux crier que l’on n’a pas le droit d’enlever la vie comme ça. J’ai l’impression que quand les forces de l’ordre font un contrôle, c’est devenu presque normal d’accélérer au lieu de s’arrêter. Mais non, ce n’est pas normal ! »
Marche blanche et “sursaut citoyen”
Une enquête a été ouverte. Le pilote de la motocross, âgé de 26 ans et lui-même grièvement blessé dans la collision, n’échappera pas à un procès.
« Ça ne peut plus durer, enrage Brigitte Morillon, l’État doit durcir la législation et les sanctions pour les auteurs de refus d’obtempérer. La peur du gendarme doit revenir. » La mère dévastée a décidé d’organiser une marche blanche en hommage à son fils, le 18 décembre, à Guérande. « J’espère que l’on va réussir à provoquer un sursaut citoyen. Il faut se révolter contre ça » conclut-elle.







