Faut-il laisser les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, comme l’a annoncé Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, ce week-end? Une “mauvaise” idée pour Didier Rykner, directeur de La Tribune de l’Art, mais aussi pour les chroniqueurs d’Estelle Midi.
Les anneaux olympiques vont “rester sur la Tour Eiffel” après la fin des Jeux paralympiques, a annoncé samedi 31 août 2024 la maire PS de Paris Anne Hidalgo dans un entretien accordé au quotidien Ouest France.
“En tant que maire de Paris, la décision me revient et j’ai l’accord du CIO. Donc oui, ils vont rester sur la tour Eiffel”, explique-t-elle au sujet des cinq anneaux, accrochés début juin sur le monument emblématique de la capitale.
De nouveaux anneaux, “aussi grands, mais plus légers”, seront fixés “le plus vite possible” sur la tour de fer, les anneaux actuellement installés étant “trop lourds” pour “résister durablement”, précise-t-elle. Si l’élue réaffirme également son envie de voir la vasque olympique, “objet indissociable des Jeux de Paris”, maintenue aux Tuileries, la décision revient néanmoins au président de la République, le site étant une propriété de l’État.
Alors, faut-il conserver les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel? La question divise, mais c’est un “non” catégorique pour Didier Rykner, directeur de La Tribune de l’Art.
“Les JO sont temporaires, ils se sont bien passés, grâce à la prise en charge de l’État et du CIO, pas grâce à Anne Hidalgo. Mais ce sont des anneaux qui sont une marque d’un événement temporaire. Toute l’absurdité est là-dedans, je suis donc opposé à ça”, explique-t-il dans Charles Matin sur RMC.
Il poursuit: “on espère un ministre de la Culture dans quelques jours, car c’est le rôle d’un ministre de protéger le patrimoine. Anne Hidalgo ne peut pas faire ce qu’elle veut à Paris”.
Le maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel exige que “toutes les procédures et consultations” soient “respectées”, a d’ailleurs affirmé dimanche la ministre de la Culture démissionnaire Rachida Dati, au lendemain de l’annonce du projet par la maire de Paris.
“La tour Eiffel est un monument protégé, oeuvre d’un immense ingénieur et créateur. Le respect de son geste architectural et de son oeuvre nécessite, avant d’y apporter toute modification substantielle, une autorisation de travaux et une évaluation de l’impact, conformément au code du patrimoine”, a-t-elle ajouté.
La ministre démissionnaire a précisé que l’accrochage des anneaux avait été autorisé “à titre temporaire”. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (AGDE) a également affirmé “sa désapprobation”, comme le rappelle Amélie Rosique dans Estelle Midi ce lundi.
Karim, un employé de la tour Eiffel, interrogé sur ce même plateau, estime, lui aussi, que ce n’est pas une bonne idée. “Ça pose une question d’entretien et ça va dénaturer le monument”.
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