L’essentiel
- Deux adolescentes de 14 et 15 ans se sont volatilisées le 23 janvier dernier après avoir quitté leur collège à Sainte-Savine, dans l’Aube. Cinq jours après, les deux jeunes filles ont été retrouvées, indique le parquet de Troyes.
- Le parquet avait ouvert une enquête pour disparition inquiétante. Les investigations ont été confiées au commissariat de la ville.
- Une situation qui a été « compliquée » à vivre pour Jennifer, la maman de la plus jeunes des ados. Elle a indiqué à 20 Minutes que deux hommes ont été placés en garde à vue dans cette affaire, une information confirmée ce soir par la procureure de Troyes dans un communiqué.
Jennifer a vécu dans l’angoisse pendant presque une semaine. Sa fille de 14 ans, n’avait plus donné de signes de vie depuis le 23 janvier dernier. L’adolescente, qui est scolarisée en 3e au collège Paul-Langevin, à Sainte-Savine (Aube), s’était volatilisée en sortant de cours avec son amie, âgée de 15 ans.
Les deux filles ont été retrouvées ce mercredi « en bonne santé », indique le parquet de Troyes dans un communiqué adressé à 20 Minutes. Selon la procureure, Julie Bernier, « deux hommes majeurs » ont été placés en garde à vue pour corruption de mineurs. La maman de la plus jeune adolescente précise que les deux suspects sont âgés de 19 et 27 ans.
C’est en rentrant du travail, jeudi dernier, dans la soirée, que Jennifer a constaté la disparition de sa fille. « On a tout de suite supposé qu’il y avait eu un problème, et les parents de l’autre jeune fille également », nous a expliqué Jennifer en début d’après-midi, alors qu’elle était toujours sans nouvelles de sa fille. Les deux familles ont alors alerté le commissariat de Troyes.
« Mauvaises rencontres »
Problème : comment localiser les filles ? L’une n’a pas de portable, et celui de l’autre est inactif. De longs cheveux blonds, des yeux bleus, des lunettes, l’adolescente de 14 ans est partie avec une doudoune North Face marron, avec des motifs jaunes, blancs et noirs, sur le dos, et des baskets Nike blanches aux pieds.
La mère de la jeune fille de 14 ans s’est aussi demandé pourquoi elle aurait eu envie de fuguer. Elle n’avait montré aucun signe inquiétant avant sa disparition. Victime de harcèlement au collège, elle avait changé d’établissement au cours de l’année scolaire 2024-2025. « Mais depuis quelque mois, ça allait beaucoup mieux. Elle avait remonté la pente », a-t-elle soufflé. Selon elle, sa fille et son amie, qui sont dans la même classe, ont sans doute fait « des mauvaises rencontres, des personnes plus âgées, des adultes ». Sur les réseaux sociaux ?
Jennifer, nous a-t-elle dit, ne « connaissait pas » la seconde adolescente, une adolescente brune avec des mèches rousses et des yeux marron qui portait, le jour de sa disparition, des rangers noir et une parka bleu marine.
Un appel à témoin
La mère de la plus âgée des deux disparues, elle, a confié à la radio locale Latitude que sa fille redoublait sa classe de 3e. « J’imagine que beaucoup de ses copines sont passées au lycée. Je n’ai pas senti qu’elle avait un malaise, au contraire, elle semblait plutôt contente de revenir dans ce collège, elle me l’avait même réclamé », a-t-elle expliqué. Elle l’a décrite comme « une jeune fille ponctuelle et prévenante, plus que discrète, qui aime rester dans sa chambre, dans son univers ».
Pour tenter d’obtenir des renseignements, la police avait lancé ce mercredi midi un appel à témoin sur Facebook. Jennifer avait également publié un message sur le réseau social, en espérant qu’un témoin se manifesterait et donnerait une information qui permettra de les retrouver.
Lorsque nous lui avons parlé au téléphone, la maman ne cachait pas son inquiétude. « C’est compliqué », soufflait-elle. « Ce qui nous permet de tenir, c’est de faire les recherches, parce qu’on n’a pas le droit de lâcher. »
Finalement, les deux collégiennes ont été retrouvées ce mercredi après-midi. Pour les retrouver, les policiers ont procédé à « des auditions, perquisitions, investigations téléphoniques, et l’exploitation des images de la vidéoprotection », précise la procureure de Troyes dans son communiqué.





