Après neuf mois de cavale, le trafiquant de drogue Mohamed Amra a été arrêté, samedi, en Roumanie, a révélé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur son compte X. Il était devenu l’ennemi public numéro 1, l’homme le plus recherché de France – par près de 300 enquêteurs –, après une évasion ultraviolente au péage d’Incarville, dans l’Eure.
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Le 14 mai 2024, un commando de malfrats lourdement armé profitait du transfert de Mohamed Amra de la maison d’arrêt d’évreux vers le tribunal judiciaire de Rouen pour faire évader le narcotrafiquant. À l’aide d’une voiture-bélier, les criminels percutaient de front le fourgon pénitentiaire tandis qu’un autre véhicule l’empêchait de reculer. Deux agents pénitentiaires, Fabrice Moello, 52 ans, et Arnaud Garcia, 34 ans, avaient perdu la vie lors de l’attaque. Deux autres agents avaient été, quant à eux, grièvement blessés.
Mohamed Amra, surnommé « La Mouche », s’était, depuis, évanoui dans la nature. Malgré des fouilles à grande échelle, ratissant jusque dans la région parisienne, les forces de l’ordre ont mis neuf mois à remettre la main sur ce grand acteur du crime organisé. Connu de la justice pour des affaires d’enlèvement et de séquestration ou de tentative d’assassinat, la dangerosité de Mohamed Amra n’avait pas été correctement évaluée. Un rapport de l’Inspection générale de la justice concluait il y a quelques mois à des dysfonctionnements et un mauvais partage des informations entre services. En conséquence, la surveillance n’était pas aussi forte que nécessaire. L’enquête avait révélé un individu particulièrement dangereux, qui continuait à gérer ses trafics et à commanditer des assassinats depuis sa cellule grâce aux nombreux téléphones qu’il faisait entrer en douce.
300 enquêteurs recherchaient l’ennemi public numéro 1
C’est finalement grâce à une notice rouge d’Interpol dont il a fait l’objet que les services de renseignement et les enquêteurs ont pu parvenir à l’identification de « La Mouche ».
Dans un communiqué, le parquet de Paris félicite le « travail considérable des enquêteurs de l’OCLCO », l’Office central de lutte contre le crime organisé, qui ont su remonter la trace d’Amra jusqu’à Bucarest, la capitale roumaine. Interpellé par les policiers roumains, Mohamed Amra va être présenté à un juge, en attente de sa prochaine extradition vers la France. Réagissant à la nouvelle, le père d’Arnaud Garcia, l’un des agents pénitentiaires tués lors de l’évasion, a confié son soulagement. S’il a évoqué une « délivrance », ce père endeuillé a confié que l’étape judiciaire risquait de « remuer pas mal de souvenirs ». Désormais, ses complices sont activement recherchés. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur lors des faits, désormais garde des Sceaux, a profité de l’arrestation de Mohamed Amra pour leur adresser un message : « À la fin, c’est toujours la police et la justice qui gagnent ».
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