
Depuis le Salon de l’agriculture, en début de soirée, Emmanuel Macron a affirmé sans équivoque que Mulhouse avait été, ce samedi, le théâtre d’un « acte terroriste islamiste ». Quelques heures plus tôt, le parquet national antiterroriste (Pnat) annonçait en effet s’être saisi de l’affaire et ouvrait une enquête en flagrance pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».
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Les policiers municipaux semblaient visés par l’attaque, qui a fait parmi eux deux blessés graves – l’un « à la carotide » et l’autre « au thorax », et trois autres plus légèrement touchés. Et si l’un d’eux « se bat pour la vie », selon les mots de Bruno Retailleau samedi soir, c’est un civil qui a perdu la vie, après avoir tenté de s’interposer entre l’assaillant et ses cibles. Un geste héroïque de la part de ce Portugais de 69 ans, qui s’est soldé par une mort brutale, sous les coups d’un homme criant « Allah Akbar ».
Selon des témoins, l’assaillant déambulait depuis plusieurs heures sur la dalle du marché, murmurant cette même invocation tout en faisant des allers-retours. Après l’attaque, il a répété ces mots à plusieurs reprises en prenant la fuite, avant d’être interpellé et placé en garde à vue.
L’assaillant, un Algérien de 37 ans, figurait sur le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Il avait été condamné en 2023 pour apologie du terrorisme après avoir posté une vidéo appelant au djihad et faisait l’objet d’une interdiction de territoire de dix ans prononcée par la justice française. Malgré cette interdiction, il était toujours présent sur le sol français, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et malgré un placement en centre de rétention administrative (Cra). En juin 2024, il avait été libéré de ce dernier après 180 jours – durée possible dans les affaires de terrorisme, qui peut être étendue à 210 jours si l’éloignement est imminent. Or l’Algérie refusait d’accorder le laissez-passer consulaire (LPC) nécessaire à son éloignement. « Voilà un individu qui aurait dû être accepté par l’Algérie, et l’Algérie l’a refusé. À dix reprises, mes services ont relancé le consulat algérien sans jamais obtenir de réponse », a déclaré le ministre de l’Intérieur au 20 heures de TF1. Assigné à résidence et placé sous contrôle judiciaire, il aurait, quelques heures avant de passer à l’acte, refusé de signer ce contrôle au commissariat de Mulhouse.
Un individu qui aurait dû être accepté par l’Algérie
Après avoir eu une « pensée émue » pour les victimes, Bruno Retailleau a redit sa volonté de « changer le droit pour mieux protéger les Français », constatant qu’il n’y avait pas eu de failles autres que l’État de droit. « Voilà un individu qui a été condamné pour apologie du terrorisme, qui avait des troubles psychiatriques et qui était en liberté sur le territoire français », a-t-il poursuivi, dénonçant de nouveau le « terrorisme islamiste » et les « désordres migratoires » à l’œuvre dans ce nouveau drame. Le ministre de l’Intérieur a également plaidé pour l’instauration d’une « rétention de sûreté » à l’encontre des profils psychiatriques dangereux déjà condamnés. « Chaque année, on libère des terroristes parce qu’ils ont purgé leur peine. Le temps est venu de changer la règle pour protéger les Français. C’est mon travail », a-t-il insisté.
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Mais Bruno Retailleau a également lancé une nouvelle charge contre l’Algérie, appelant à une fermeté accrue : « Je pense qu’il faut changer de braquet avec l’Algérie », a-t-il répété. « Nous avons été suffisamment gentils avec l’Algérie. Nous avons tendu la main. Qu’a-t-on eu en retour ? » a-t-il interrogé, estimant qu’il était « temps d’instaurer un rapport de force ».
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