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Société
Élisabeth Caillemer
24/03/2025 à 10:53
La famille demeure un repère essentiel dans la vie des Français. C’est ce que révèle un sondage Ifop pour le Forum Viva, grand rendez-vous associatif dédié aux familles, organisé ce week-end à Paris. Interrogés sur la personne vers laquelle ils se tourneraient « en cas de coup dur voire d’accident de la vie », 73 % des sondés citent la famille, tandis que 40 % évoquent un ami (les répondants pouvant donner deux réponses). « Ce sondage montre très clairement que la famille demeure la brique élémentaire des solidarités. Il vient notamment contre-battre l’idée d’une guerre des générations », observe Jérôme Fourquet, directeur du pôle Opinion de l’Ifop.
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Un chiffre retient toutefois l’attention : 18 % des personnes interrogées répondent « personne en particulier », autrement dit, n’ont personne vers qui se tourner en cas de coup dur. Une proportion qui grimpe à 23 % chez les 50-64 ans, symptôme d’un lien social qui se délite avec l’âge. En contrepoint, une autre donnée vient tempérer ce constat : plus de trois Français sur quatre se disent prêts à consacrer une heure par mois à une personne seule. Dans le détail, 27 % se déclarent « tout à fait disposés » à le faire, tandis que 49 % répondent « pourquoi pas ». « La générosité des Français reste vive. C’est un signe fort pour les associations toujours en recherche de bénévoles », ont réagi les organisateurs du Forum Viva. Une manière pour eux de rappeler que ce rendez-vous n’est pas seulement un lieu d’écoute ou de soutien, mais aussi un catalyseur d’engagements concrets.
Pour 90 % des Français, l’arrivée d’un enfant est source de bonheur pour les parents
Autre enseignement marquant du sondage : pour 90 % des Français, l’arrivée d’un enfant est source de bonheur pour les parents. Un chiffre encore plus élevé chez ceux qui ont fait l’expérience de la parentalité : 93 % chez les parents d’un enfant, et jusqu’à 98 % chez ceux qui en ont plusieurs. Même chez les personnes sans enfant, cette perception reste très largement partagée : 80 % estiment qu’un enfant apporte du bonheur. « La culture no kids est un sentiment qui se développe principalement dans la jeune génération, mais nous sommes loin d’un phénomène d’ampleur », analyse Jérôme Fourquet. À l’heure où la natalité continue de reculer, l’idéal de vie reste très largement associé à la présence d’enfants. Et cette vision transcende les appartenances sociales ou politiques : « On n’observe pas de différences substantielles selon les préférences partisanes, les professions, le niveau d’études ou le lieu d’habitation. Il s’agit là d’un consensus transversal à toute la société », poursuit l’analyste.
« Cette primauté de la famille dans le cœur et les préoccupations des Français n’est pourtant pas relayée par des messages publics forts ni par des décisions politiques structurantes, déplore Pascale Morinière dans La famille au cœur (Éditions du Cerf). Or, la famille est la matrice de la société : c’est en son sein que nous accueillons la vie, que nous prenons soin de chacun, que nous assurons la solidarité entre les générations et que nous apprenons à aimer. »
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