L’essentiel
- Le Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD) de Nantes Métropole a publié les résultats de son baromètre de la tranquillité publique.
- Avec 3012 faits de violences volontaires aux personnes recensés en 2023, elle affichait le plus faible taux des métropoles françaises.
- Ce baromètre qui sera actualisé et rendu public tous les ans permet de tordre le cou à certaines idées reçues qui ont la vie dure.
«Nantes est en proie à une montée de l’insécurité ». « La ville a sombré dans la violence, faisant d’elle l’une des villes les plus dangereuses du monde »…. Combien de fois la cité des Ducs a-t-elle fait l’objet d’une campagne médiatique défavorable, souvent portée par des élus d’opposition à Johanna Rolland (PS) de droite et des médias du groupe Bolloré ?
C’est dans ce contexte que le Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD), créé par Nantes métropole en 2023, a décidé de contre-attaquer avec la création l’an dernier d’un observatoire de la tranquillité publique. Ce dernier a publié son premier baromètre annuel ce jeudi. Ce document qui s’appuie sur les statistiques du ministère de l’Intérieur a pour vocation de mesurer finement l’évolution de l’insécurité et de mettre en perspective la situation de Nantes par rapport à d’autres communes, départements, métropoles françaises. En gros, comparer les chiffres de la délinquance au reste du pays.
Nantes en tête des métropoles les moins violentes
Et à ce jeu de « Quelle est la ville la plus sûre ? », Nantes n’est pas le plus mauvais élève. Loin de là. « A la première lecture de cet observatoire, notre métropole se situe dans la moyenne, voire dans la moyenne inférieure de la délinquance au regard des autres métropoles françaises », analyse prudemment Johanna Rolland, la maire (PS) de Nantes, à l’occasion de la présentation du baromètre.
Avec 3.012 faits de violences volontaires aux personnes recensés en 2023, Nantes métropole affichait le plus faible taux des métropoles françaises. Cela représente 4,5 faits pour 1.000 habitants, contre 5,8 en moyenne dans les 22 métropoles. Sur les violences sexuelles, Nantes se situe dans une moyenne basse (1,7 fait pour 1.000).
Le tableau de l’insécurité nantaise s’assombrit légèrement à la lecture des données sur les atteintes aux biens. Sur les vols sans violence, Nantes affiche un taux de 13,8 pour 1000 contre 18,4 pour la moyenne des autres métropoles. Et s’inscrit dans la dynamique de baisse générale de ces faits depuis l’année 2018 (-5,6 %).
Sur les vols de véhicule, Nantes se classe à l’avant-dernière position, avec un taux de 4,4 pour 1000, derrière Aix Marseille (5,6 pour 1.000). Pire, elle occupe la dernière place dans la catégorie vols d’accessoires sur véhicules (3,1 pour 1.000).
« Adapter les réponses aux réalités locales »
Concernant les stupéfiants, Nantes métropole se situe parmi les métropoles qui ont enregistré le plus faible nombre de délit de consommation de drogue (3 pour 1000 contre 5,9 en moyenne). La collectivité présente également un taux très bas de trafic de stupéfiant (0,9 pour 1000 contre 1,5 en moyenne).
Autre enseignement : le rapport démontre que la délinquance n’est pas un bloc homogène. « Certains phénomènes sont caractérisés par un ancrage territorial plus urbain (vols avec arme), d’autre part un ancrage plus littoral ou saisonnier (stupéfiants) et d’autres plus diffus (cambriolage de logements). D’où l’importance d’adapter les réponses en fonction des réalités locales, en territorialisant les approches et les analyses », résument les auteurs du rapport.
Ce baromètre qui sera actualisé et rendu public tous les ans permet de tordre le cou à certaines idées reçues qui ont la vie dure. « Nos habitants nous font part d’une insécurité totale, d’une hausse de la délinquance, mais quand on voit les chiffres de cet observatoire, on se dit que la réalité est tout autre », a déclaré Marie-Cécile Gessant, maire de Sautron.






