À 63 ans, le charismatique Laurence Fishburne est une figure d’autorité dans le cinéma américain, comme l’attestent les sagas Matrix et John Wick. L’acteur récidive en agent aguerri de la CIA chargé de prodiguer un entraînement à un cryptographe épris de vengeance, et bien décidé à retrouver les terroristes qui ont tué sa femme. Ou comment l’employé de bureau, joué par Rami Malek, est propulsé sur le terrain dans ce thriller d’espionnage redoutablement efficace. S. B.
De James Hawes, avec Rami Malek, Laurence Fishburne. 2 h 03.
Moon le Panda
Cinéaste, aventurier et engagé pour la protection animale, Gilles de Maistre revient avec un récit initiatique qui se déroule dans les montagnes de la province chinoise du Sichuan et retrace l’amitié improbable entre un garçon de 12 ans mal dans sa peau et un panda, qui vit dans la forêt non loin de la maison de sa grand-mère. Une comédie familiale qui mise sur l’émerveillement pour évoquer la nécessité de préserver une espèce en danger. Superbe. S. B.
De Gilles de Maistre, avec Alexandra Lamy, Sylvia Chang. 1 h 40.
L’été débute en avril
Imaginez une jam session entre MGMT, Air, Phoenix, The Kills et Parcels : de la pop, de l’électro, des paroles qui parlent de « the perfect way you are », une basse qui fait se balancer les hanches de gauche à droite et la tête de haut en bas. Vous y êtes ? Eh bien rajoutez encore un peu de soleil pour finir d’égayer le tout et vous verrez jaillir Franc Moody, le pétillant duo londonien, sensuel comme un réveil en été dès le morceau d’ouverture, lumineux comme un coucher de soleil à la fin de l’album : une journée d’été dès le printemps ! G. G.
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Chewing The Fat, Franc Moody, Night Time Stories Limited
De rockstar à tueur : le cas Cantat

Plus de vingt ans après le drame, Netflix exhume l’affaire qui a coûté la vie à Marie Trintignant dans un documentaire coup de poing. Ce true crime saisissant dresse le portrait d’un homme aussi sombre que manipulateur, tant face à la justice que dans son intimité. À travers des images inédites – notamment ses auditions en Lituanie, réalisées quelques heures après le drame – et des témoignages exclusifs, dont celui du compagnon de Krisztina Rády, la mère des enfants du chanteur, qui s’est suicidée moins de trois ans après sa libération, le récit est addictif, mais glaçant de bout en bout… F. A.
Par Anne-Sophie Jahn. Trois épisodes de 40 minutes. Disponible sur Netflix.
Le livre en majesté au Grand Palais
Retour au bercail pour le Festival du livre de Paris, qui investira le Grand Palais du 11 au 13 avril 2025. À l’affiche : plus de 1 200 auteurs, 450 éditeurs, une Grande Dictée pour les amateurs de sueurs froides grammaticales, un cabaret littéraire façon Centre Pompidou, une galerie des adaptations où les livres prennent vie à l’écran. Un salon ? Non. Une odyssée éditoriale. Une agora à ciel (presque) ouvert. Cette année, le cap est mis au sud, avec le Maroc invité d’honneur de cette édition. Un incontournable pour les passionnés et les curieux. À noter en lettres capitales dans vos agendas. A. A.
festivaldulivredeparis.fr
L’effroi et l’étoile jaune
À la sortie de la guerre, la France découvre, horrifiée, le docteur Petiot, dit « docteur Satan », ce médecin et faux passeur qui promettait l’Amérique et faisait disparaître les « proscrits de l’Occupation » : des juifs mais aussi des malfrats et des résistants. Résistant, il le sera lui-même, y trouvant même une justification à ses crimes. Jean-Marc Dreyfus montre que, malgré les tentatives d’en faire un fait divers, cette affaire était aussi politique : le docteur Petiot était, comme la Shoah, une des expressions les plus abjectes de l’antisémitisme. L’analyse est aussi intéressante que le récit de cette histoire stupéfiante. G. G.
L’affaire Petiot et la Shoah, Un tueur en série sous l’Occupation, Jean-Marc Dreyfus, Grasset, 252 pages, 20,90 euros.
Matisse dessinait avec des ciseaux

On pourrait dire « simple comme Henri Matisse » tant sa peinture incite à voir l’essentiel dégagé du superflu. Avec des pinceaux ou des ciseaux, l’artiste nous fait comprendre qu’une couleur n’est qu’une teinte parmi d’autres et que les associer entre elles forme des accords, incarnant la joie de vivre en dehors de la cacophonie ambiante. Le nouvel album consacré à la vie et à l’œuvre du chef de file du fauvisme diffuse une symphonie d’arabesques organisées comme les notes d’une musique visuelle. Bernard Morlino
Henri Matisse, Sandrine Andrews. Larousse, 128 pages, 14,99 euros.
La renaissance pastorale
Comment trouver un sens dans un monde qui n’en a pas ? Certes, Joseph n’est pas malheureux dans son travail sur la côte basque, à exercer un métier à responsabilité, logé dans un appartement confortable, avec une vie de famille sur des rails. Oui, mais… l’appel de la nature, des alpages, d’une vie plus vraie, plus dénudée, plus rude aussi, se fait de plus en plus pressant. Un désir irrépressible de grand air et de confrontation au réel. Joseph deviendra berger. Ce témoignage, tout en délicatesse, laisse entrevoir le quotidien d’un jeune homme guidé par ses idéaux et nous offre une respiration : il est toujours possible de reprendre sa vie en main, et poser les choix de vie qui nous semblent les plus justes. A. F.
Berger, l’existence sans refuge, Joseph Boussion, Grasset 224 pages, 19 euros.
Les inconnus de l’après-guerre
Claire Deya est scénariste et ça se voit : dans la France libérée, on pensait que tout avait été écrit et usé jusqu’à la corde. Mais elle nous prouve que des pans entiers nous étaient inconnus : du retour des déportés face aux spoliations, jusqu’aux déminages des plages du sud de la France, en passant par les soldats allemands prisonniers, elle entrecroise les destins, échafaude un scénario crédible et livre un récit riche et rythmé. Un roman très bien renseigné, haletant, qui éclaire une mémoire encore en friche. G. G.
Un monde à refaire, Claire Deya, Le Livre de Poche, 456 pages, 9,70 euros.
Le mot rare – alliciant : séducteur, attirant
Quand un mot nous attire, comme les dames « alliciantes » dont parle Léon-Paul Fargue dans Le Piéton de Paris, on est immédiatement séduit ! Tombé dans les filets de ce mot nouveau, on le laisse nous habiter, on s’en sert et il nous devient familier. « Alliciant » est de ceux-là. Or, la racine latine lacio vient elle-même de l’indo-européen lek, qui signifie piéger, dérober. Comme si la séduction n’était qu’un jeu de leurre et d’appât… Et si c’était vrai ? G. G.
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