Les organisateurs de l’épreuve parisienne le répètent inlassablement : c’est la plus grande et la plus belle du monde. Libre à chacun de juger. Ce qui est certain, c’est que sa renommée n’est plus à faire, qu’elle attire une foule toujours plus nombreuse et que le parcours traverse des lieux emblématiques. À 8 heures précises dimanche, la catégorie « élites », hommes et femmes confondus, s’élancera de l’avenue des Champs-Élysées, laissant derrière elle l’Arc de triomphe.
Ces professionnels du running rejoindront la place de la Concorde, effectueront un crochet par l’opéra Garnier, cavaleront le long de l’interminable rue de Rivoli, salueront de leurs foulées supersoniques le musée du Louvre et l’hôtel de ville, continueront jusqu’aux places de la Bastille et de la Nation, avant d’atteindre le bois de Vincennes. Après une grande boucle effectuée dans cette forêt plantée tout à l’est de la capitale, qui marque la mi-parcours, ils reviendront dans les rues parisiennes par la porte de Charenton, plongeront vers les quais de Seine, fileront le long de la rive droite, jetteront à peine un œil sur le Grand Palais, poursuivront leurs folles enjambées à l’ouest, dans le bois de Boulogne, avant de finir, exténués, avenue Foch, en contrebas de l’Arc de triomphe qu’ils avaient quitté voilà un peu plus de deux heures.
Le vainqueur mettra environ 2 h 05 et la lauréate 2 h 20. À coup sûr, ils seront Kényans ou Éthiopiens. Pour trouver trace d’une autre nationalité, il faut remonter à 2007 chez les hommes, avec le Qatarien Shami Mubarak (mais né au Kenya), et à 2006 chez les femmes, avec la Russe Irina Timofeyeva. La catégorie élites sera douchée et rhabillée que les derniers partants n’auront pas encore entamé leurs efforts.
Une épreuve ouverte au plus grand nombre
C’est la magie de ces événements de masse, ouverts aux « pros » du bitume comme aux coureurs du dimanche et aux amateurs confirmés : le parcours est identique pour tous et, pour éviter l’engorgement, des sas de départ sont mis en place en fonction des chronos visés.
Les coureurs moyens, qui mettent un peu plus de quatre heures (soit 10 km/h), s’élanceront après 10 heures, et ceux dont le rythme est le plus lent quitteront les Champs-Élysées vers 11 h 30, presque une heure trente après l’arrivée des élites ! Pour être classé, il faudra en finir en moins de six heures. « C’est ça que je trouve beau, ce sont presque des sports différents dans chaque sas, parce que ce n’est pas le même mode de vie ni le même niveau d’entraînement, et pourtant, dans le regard, on se comprend tous, on partage une ferveur identique », raconte avec enthousiasme Axel Ramponi. À 29 ans, ce commercial de profession, addict au running et à la comédie (il monte sur les planches), ne passera pas inaperçu dans les rues de la capitale. Il sera habillé en… tenue de ville, avec l’objectif de battre en moins de 2 h 40 l’improbable record du monde du marathon en costume trois pièces !
La suite après cette publicité
« Le temps de course ne compte pas. C’est le plaisir et le bonheur d’être en groupe qui importent », estime Jérôme Travers, 51 ans, qui a quelque quatre-vingts marathons à travers la planète à son palmarès, dont de multiples fois celui de Paris. Président de l’association Pompier raid aventure, il emmène, grâce à des fauteuils roulants adaptés, des enfants et des adultes handicapés, et profite avec eux des animations réparties le long du tracé : « On s’arrête à tous les stands, on chante, on danse. Nous, c’est vraiment la convivialité et l’esprit festif. Il faut que la personne qu’on accompagne ait la sensation d’avoir vécu un truc extraordinaire. » Nombreux sont d’ailleurs les participants à prendre le départ pour une cause solidaire.
Des records pour Paris
Cette année, 51 % des coureurs seront primo-marathoniens et 31 % des inscrits sont des femmes, deux records pour le marathon parisien, deux cases que coche Diane Danna. À 40 ans, elle travaille de longue date chez ASO, l’organisateur de l’épreuve, et a fini par se faire rattraper par le virus : « L’envie de me dépasser, de ne pas être qu’une maman, d’être aussi une sportive accomplie et de me prouver que je suis capable de faire un marathon. C’est la distance reine ! » Couper la ligne d’arrivée la fera entrer dans le club des « finisseurs ». L’an dernier, ils furent 54 175 à aller au bout. Un autre record pour Paris, pas très loin de celui de New York qui a enregistré, le 2 novembre, 55 643 finishers, comme on dit outre-Atlantique.
Passage obligé pour récupérer son dossard, le salon Run Experience est ouvert gratuitement à tous les passionnés de course à pied. 150 exposants sont présents et des animations sont proposées. Du 10 au 12 avril, porte de Versailles, à Paris.
Source : Lire Plus






