Pourquoi les propos de la ministre de l’Éducation nationale ont-ils créé la polémique cette semaine ? Sur LCP, en vidéo, Élisabeth Borne a déclaré : « Il faut se préparer très jeune, dès le départ, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont on se projette dans une formation et dans un métier demain. » Une déclaration rapidement démentie par son entourage mais qui a fait réagir d’autant plus que les parents d’élèves et le secteur de l’Éducation nationale ressentent une impatience grandissante face à certains enjeux : l’absentéisme des enseignants, la violence dans les établissements scolaires, l’agressivité dont sont victimes les enseignants. Les parents aspirent également à ce que les enfants acquièrent les compétences fondamentales : lire, écrire, compter, s’exprimer, se cultiver.
Observons l’engouement croissant des parents d’élèves pour le Cours Hattemer par exemple, réputé pour son exigence en grammaire et en orthographe, le tout dans un cadre bienveillant. Les enfants apprennent par cœur des poésies, des tables de multiplication et des conjugaisons… Les élèves issus de cette école sont ensuite très recherchés pour leur excellence. Mais il s’agit d’une école privée, laïque, hors contrat, et de nombreux parents sont prêts à consentir des sacrifices financiers incroyables pour y inscrire leur progéniture, espérant ainsi lui offrir un avenir meilleur. Pourtant, ces mêmes parents ont déjà contribué au financement de l’école publique par le biais de leurs impôts. Les parents tournent le dos à l’école publique mais également ses enseignants qui préfèrent le privé. Idem pour les députés, les ministres, et même les responsables d’établissements scolaires publics.
Regardons ce qui se passe dans cette école publique à Chaville, dans le 92. Selon Le Parisien et Valeurs actuelles, un enfant de 5 ans sème le chaos dans l’établissement depuis plus d’un an. Aucune décision n’a été prise face à son comportement, malgré les plaintes des parents d’élèves. Les témoignages sont accablants : il frappe ses camarades, pousse sa maîtresse jusqu’à la faire tomber, agresse les animatrices, gifle ses camarades, donne des coups de pied aux petites filles et tire leurs cheveux, menace même de « tuer tous les Chinois ». L’enfant n’est jamais puni et se voit simplement expliquer que ses actes ne sont pas acceptables. Il continue alors d’agresser la maîtresse, sachant qu’elle n’a pas le droit de le taper.
Dans une école privée, on le sait, le résultat serait tout autre. La violence et l’absentéisme des enseignants poussent les parents à fuir ces incidents récurrents qui compromettent l’instruction de leurs enfants. L’école ne doit pas être une garderie. Elle ne doit pas non plus servir de prétexte pour justifier un manque d’éducation à domicile.
Écoles catholiques en hausse
Les parents, qu’ils soient croyants catholiques, musulmans, athées ou avec d’autres convictions, se tournent massivement vers l’enseignement catholique. Certaines classes d’écoles publiques à Paris ferment leurs portes, tandis que les établissements privés continuent d’ouvrir de nouvelles classes et de construire de nouveaux locaux. Mais drôle de paradoxe, selon Le Figaro, à la rentrée prochaine l’enseignement catholique va être contraint de fermer dix classes à Paris et 40 postes sont donc menacés, alors que la demande est croissante. Le privé pointé du doigt comme s’il constituait la cause des dysfonctionnements du public…
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Le privé est pointé du doigt comme s’il constituait la cause des dysfonctionnements du public…
Le Conseil de Paris dénonce « l’entre-soi, le séparatisme social, et le manque de justice sociale » dans le privé. Certains syndicats d’enseignants ont même appelé à supprimer totalement les écoles privées pour que les parents restent dans le public… « Ils veulent que nous fermions des classes pour nous forcer à refuser des élèves, qui seront donc obligés d’aller dans le public et viendront gonfler les effectifs du public. C’est une entrave à la liberté de choix des familles ! » s’indigne la direction diocésaine de l’enseignement catholique de Paris rapporte Le Figaro.
Plus de deux millions d’élèves
Le principal réseau constitué dans le privé est celui des établissements catholiques, soit 96 % des établissements privés avec 2 millions d’élèves. Puis le réseau laïque, 37 000 élèves, suivi du réseau juif : 34 000, musulman 12 000 et protestant, 3 000.
Dans les 230 écoles-collèges-lycées hors contrat catholiques, plusieurs dizaines de professeurs sont issus de l’Institution Saint-Pie X à Saint-Cloud. Une véritable pépinière de professeurs, d’institutrices ou de directrices. 80 ans d’expérience, Saint-Pie X est la plus ancienne des écoles hors contrat. Les inscriptions explosent, alors que les médias ne parlent jamais de cette institution.
Selon un rapport récemment édité par l’association Créer son école, l’Institution Saint-Pie X est la première à fournir le plus de candidats reçus à l’École normale supérieure. Là aussi, silence des médias sur l’excellence des résultats de l’institution. Cet établissement a une spécificité : il est tenu par des religieuses. Elles ne sont pas payées, elles n’ont pas de comptes bancaires, elles ont fait vœu de pauvreté, elles n’ont pas de vie de famille, pas d’enfant, elles ont ont tout offert à Dieu, elles enseignent gratuitement. Saint-Pie X est en plein travaux d’agrandissement pour faire face à la demande croissante. Aucune subvention publique pour ces travaux, mais des appels aux dons.
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