
Il poussait sur les étendues de boue, de sang et d’acier traversées par les tranchées des poilus. Le bleuet, petite fleur pourpre aux teintes bleutées, germait comme un symbole d’espoir dans un océan de désolation. Il est, depuis, l’emblème des deux millions de soldats français tombés lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Officialisée comme symbole de mémoire par l’ordre national du Bleuet de France, la petite fleur se porte traditionnellement au niveau du col, à l’approche du 8-Mai et du 11-Novembre.
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Mais le bleuet de France est bien plus qu’un symbole, il est aujourd’hui une institution nationale chargée d’honorer la mémoire des anciens combattants, mais aussi des militaires d’active blessés ou tués lors d’opérations extérieures. Depuis la vague d’attentats terroristes qu’a connu le pays en 2015, le bleuet s’adresse aussi aux Français victimes, directement ou indirectement, de la folie djihadiste responsable, en dix ans, de la mort de 263 citoyens.
Grâce à des campagnes de collecte de fonds, le bleuet de France vient en aide à plus de 26 000 bénéficiaires. « Le bleuet est un outil mémoriel, de solidarité, mais aussi un système très concret de prise en compte des besoins économiques des blessés de guerre et du terrorisme ou encore des pupilles de la nation », souligne Patrick Remm, le président de l’association.
Et pour venir en aide aux actuels 4 600 blessés de guerre, le Bleuet de France a besoin de fonds importants. « Certaines prothèses peuvent coûter 120 000 euros… pour une jambe ! » poursuit Patrick Remm. Aujourd’hui, un peu moins de 3 000 militaires souffrent de stress post-traumatique (SPT), un suivi psychologique qui, là-aussi, s’avère particulièrement coûteux. « On essaie d’aller chercher de l’argent auprès des entreprises. Les dons au Bleuet sont défiscalisés et contribuent à leurs engagements RSE. C’est important pour nous d’être visibles auprès du milieu entrepreneurial », conclut Patrick Remm.
Car le Bleuet se veut aussi l’expression du lien armée-nation. Avec un atout particulièrement puissant : le sport. Organisations de stages de voile pour les blessés de guerre, mise à disposition de matériel sportif, entraînement pour les compétitions paralympiques, la petite fleur bleue a fait du sport un dispositif de réinsertion exceptionnel pour les hommes et les femmes blessés au combat.
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À l’heure où beaucoup ne savent plus ce qu’il bleuet de frace fêtent lors des jours fériés du 11-Novembre et du 8-Mai, le Bleuet de France veut résonner dans les esprits comme une ode au sacrifice des combattants français. Une initiative bienvenue, encore trop marginale dans l’Hexagone, contrairement à ce qui se passe chez notre voisin britannique où le red poppy (coquelicot), équivalent du bleuet, est porté en fanfare par une grande partie de la population anglaise lors des commémorations des deux guerres mondiales.
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