L’essentiel
- De la nuit de dimanche à lundi à celle de mardi à mercredi, 12 attaques visant des prisons ou des surveillants ont été recensées par les autorités dans l’Hexagone. Principalement des incendies de véhicules, mais également des tirs à l’arme automatique contre la porte de la prison de Toulon (Var), qui n’ont pas fait de victime.
- Cette succession d’actes crée un climat d’inquiétude chez les agents pénitentiaires. « Pas forcément que pour eux mais aussi pour leur famille », explique à 20 Minutes Christy Nicolas, le secrétaire général du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS).
- Les organisations syndicales demandent au ministère de la Justice de prendre des mesures pour « renforcer la sécurité auprès de certains établissements », indique à 20 Minutes Fabrice Fereault-Gobet, délégué FO Justice à Villepinte, en Seine-Saint-Denis.
La nuit a été calme. Mais au cours des trois précédentes, 12 attaques visant des prisons ou des surveillants ont été recensées par les autorités. Deux « contre des domiciles personnels d’agents de l’administration pénitentiaire », une « conduite sur des véhicules dans les parkings de l’École nationale de l’administration pénitentiaire », et neuf visant « des établissements pénitentiaires », a détaillé ce jeudi le procureur de la République antiterroriste, Olivier Christen, au micro de France Info. Parmi ces attaques, « deux faits plus lourds ont été commis avec des armes à feu » à Toulon à Aix-Luynes, sans faire de victime. Dans cette dernière prison, le moral des surveillants « est à zéro », indique à 20 Minutes le représentant local du syndicat FO-Justice.
La voiture d’un des agents pénitentiaires de cet établissement a été incendiée devant son domicile. « Les collègues se sentent très peu soutenus, poursuit ce syndicaliste. Même si la police surveille désormais les entrées, il y a un sentiment d’insécurité qui s’est installé car les agents craignent d’être visés à l’extérieur. On attend des mesures fortes de notre administration, qui n’a pas pris conscience que la nouvelle génération est devenue très dangereuse, poursuit-il. J’attends comme tout le monde les résultats de l’enquête, en espérant qu’elle sera résolue le plus rapidement possible car les agents sont dans la tourmente. Si ça continue comme ça, il y a aura peut-être des blocages. »
A Villepinte, en Seine-Saint-Denis, les surveillants « sont tous encore très choqués. Il y a de l’inquiétude, ils sont tendus. On ne s’attendait pas à de tels actes », explique à 20 Minutes Fabrice Fereault-Gobet, délégué FO Justice au sein de l’établissement. Dans la nuit de lundi à mardi, « trois véhicules appartenant à des agents », garés devant la prison, ont été incendiés par des malfaiteurs qui ont pris la fuite. Depuis, les personnels de la maison d’arrêt sont sur leurs gardes. « On est déjà très méfiants en temps normal. Mais là, on l’est encore plus. On fait plus attention quand on sort de l’établissement, du domaine. D’autant qu’on ne sait absolument pas qui est derrière tout ça », ajoute le syndicaliste. « Il faut renforcer la sécurité auprès de certains établissements », insiste-t-il.
« Il y a chez les personnels de la colère et de l’inquiétude, pas forcément que pour eux mais aussi pour leur famille », raconte à 20 Minutes Christy Nicolas, le secrétaire général du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS). Il entend demander au ministre de la Justice, Gérald Darmanin, de prendre des mesures pour renforcer la sécurité des agents. « Il y a déjà eu des choses de faites. Ils ont demandé aux policiers de faire plus de rondes aux abords des établissements et d’être présents au moment de la relève des agents », observe-t-il. Mais le syndicaliste redoute que la situation « se tende », avec « des actions coordonnées plus grosses ». Il demande que les militaires de la force Sentinelle « viennent assurer la sécurité devant les établissements ».




