
S’épancher sur ses nombreux voyages à travers le globe après avoir prêché la bonne parole écologiste, le tout sur France Inter : voilà le luxe qu’on peut s’offrir quand on s’appelle Monique Pinçon-Charlot. Invitée dans l’émission « La Terre au carré », ce vendredi 18 avril, la sociologue de 78 ans, véritable idole des campus de sciences humaines et sociales, a développé les thèses des Riches contre la planète (La Découverte), son dernier ouvrage paru au début du mois. Résumé liminaire, pour ceux qui ne capteraient pas la radio du service public : les grandes fortunes sont les seules responsables du « chaos climatique ».
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Au cours de l’entretien, l’ancienne directrice de recherche au CNRS, aujourd’hui à la retraite, est également revenue sur le succès, aussi bien critique que commercial, de ses travaux sur la haute bourgeoisie – dont le célèbre livre Les Ghettos du gotha (Seuil, 2007) – coréalisés avec son mari Michel, décédé en 2022. Comment le couple star de l’extrême gauche intello a-t-il bien pu dépenser son pactole ? En œuvre de charité ? Pas tout à fait.
« On a emmené nos deux petits-neveux faire le tour du monde au moins dix fois », s’enthousiasme la septuagénaire, qui a également « refait le toit de sa maison ». Si la même assure ne pas acheter de « grosses voitures » ni d’habits de prestigieux couturiers ni même de bijoux, conscience de gauche oblige, sa vie de globe-trotteuse relève tout de même du privilège. À en croire une étude scientifique publiée en 2020, entre 80 et 90 % de la population mondiale n’a jamais mis un pied dans un avion.
Surtout, selon une estimation du média écolo Bon Pote, un tour du monde par les airs (environ 58 340 km) ne générerait pas moins de 9,5 tonnes de CO2, soit peu ou prou le bilan annuel moyen d’un Français – déjà largement supérieur au seuil fixé par l’accord de Paris (2016). « Eh bah, bravo l’empreinte carbone », lâche même, entre ironie et gêne, l’animateur du programme, Mathieu Vidart. Et Monique Pinçon-Charlot de répondre : « Ça, c’était avant… » Nous voilà rassurés !
À l’heure où les injonctions à la « sobriété » pèsent toujours plus sur les Français les moins aisés et où les pouvoirs publics tentent, bon gré mal gré, de bouter les bagnoles polluantes hors des centres-villes (avec leurs zones à faibles émissions, ZFE), l’ex-universitaire ne semble pas voir de contradiction entre son discours et ses actes.
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Mais il faut dire que ce genre de décalage n’est pas nouveau à gauche. On connaissait déjà Jérôme Cahuzac, le ministre (socialiste) du Budget coupable de fraude fiscale. Ou encore, dans un registre moins grave mais tout aussi comique, Wissam Xelka, l’influenceur proche de LFI qui commande Uber Eat en plein appel à la révolution anticapitaliste. Voici maintenant la spécialiste des ultrariches qui passe sa vie dans les aéroports. Espérons, pour le futur de la planète, que ses ouailles étudiantes feront ce que le gourou dit, et non ce qu’il fait…
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