La France connaît depuis quelques années une véritable augmentation des demandes de baptême. Cette année, plus de 10 300 adultes ainsi que 7 400 adolescents vont recevoir la grâce baptismale à Pâques, une croissance respective de 45 % et 33 % par rapport à l’année précédente. Les statistiques montrent également que la nouvelle génération de baptisés est relativement jeune et souvent issue de milieux éloignés de la foi. Comment expliquer un tel élan spirituel ?
Dans une société française de plus en plus sécularisée, le matérialisme athée du monde occidental a évacué le sens du sacré, échouant ainsi à offrir un sens profond à la vie de l’homme. La laïcité, la République et les droits de l’homme issus de l’humanisme athée n’offrent, en définitive, aucune réponse satisfaisante aux fameuses questions existentielles. Qui suis-je ? D’où viens-je ? Où vais-je ? Face à l’accumulation de biens matériels, l’être humain finit, tant bien que mal, par prendre conscience qu’il demeure perpétuellement insatisfait. Les biens et services marchands de ce monde sont tout simplement incapables de combler le besoin de transcendance et d’amour de l’homme. En réalité, notre cœur est fait pour rechercher Dieu, le bien infini par excellence. Comme disait saint Augustin : « Mon cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi. »
Notre cœur est fait pour rechercher Dieu, le bien infini
Afin de combler le vide spirituel dont souffrent les Français, face aux échecs de l’athéisme et du matérialisme consumériste, une autre réponse est aujourd’hui proposée, en concurrence avec le christianisme : l’islam. La religion musulmane donne en effet un sens à la vie et règle strictement le quotidien des hommes (cinq prières par jour, le ramadan, le pèlerinage à la Mecque, etc.). Dans une société en perte de sens, cette religion tente, elle aussi, de combler ce vide spirituel avec ses préceptes juridiques. L’islam attire de plus en plus les jeunes en quête de repères structurés et d’une certaine « virilité » à l’ancienne.
Toutefois, les nombreux Français qui demandent le baptême cette année ont compris que l’islam ne peut pas rendre pleinement heureux. Dans le christianisme en effet, l’amour de Dieu est universel et sans condition. Dieu n’aime pas le péché, mais aime les pécheurs, les impies. Dieu aime ses ennemis et veut changer leur cœur (Mt 5, 43-48). « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rm 5, 8). Selon le Coran, au contraire, Dieu n’aime pas les pécheurs : « Allah est l’ennemi des infidèles » (II, 98) ; « Allah n’aime pas le mécréant pécheur » (II, 276) ; « Allah n’aime pas les transgresseurs » (V, 87). Cette spécificité de l’amour inconditionnel de Dieu est donc une caractéristique du christianisme qui n’est comparable à aucune autre religion sur terre.
Une autre raison expliquant la hausse des conversions chez les jeunes est le regain d’un certain sens du sacré dans la liturgie, en particulier à travers la célébration de la messe romaine traditionnelle dite de saint Pie V. C’est ainsi que, concomitamment à la hausse des baptêmes, on constate une augmentation fulgurante des inscriptions au pèlerinage de Chartres à la Pentecôte, démontrant ainsi l’attrait des jeunes convertis pour une liturgie fervente. Peut-être serait-il temps que nos évêques prennent cette donnée élémentaire en compte et qu’ils rendent facilement accessible l’assistance à la messe traditionnelle dans leur diocèse conformément au souhait de Benoit XVI ?
La suite après cette publicité
Enfin, dernier élément et non des moindres : selon les statistiques, un grand nombre de jeunes reviennent à la foi grâce à l’influence positive des réseaux sociaux et des « influenceurs cathos ». Qui n’a pas entendu parler du frère Paul-Adrien, de l’abbé Matthieu Raffray, du Catho de service, et d’autres encore ? Parmi ces influenceurs, un bon nombre a compris que l’avenir de l’évangélisation passe aussi par une dimension « apologétique » consistant à justifier rationnellement la foi chrétienne aux incroyants et à répondre à leurs questions et objections.
Car c’est bien en répondant de façon rationnelle que l’Église pourra s’attaquer à cette erreur relativiste – « à chacun sa vérité » – encore largement répandue dans nos sociétés postchrétiennes. Et qui sait, remplir de nouveau les églises de France ?
Matthieu Lavagna est notamment l’auteur des ouvrages Soyez rationnel, devenez catholique et de Non, le Christ n’est pas un mythe aux éditions Artège.
Source : Lire Plus






