Emmanuel Macron vient de lancer un appel à la communauté scientifique mondiale : « Choisissez la France ». Cette initiative ambitionne d’inverser une tendance de fond ces dernières années : celle de la fuite des cerveaux, phénomène où des talents français préfèrent souvent quitter le pays, attirés par les conditions plus favorables offertes par les États-Unis ou par les puissances montantes d’Asie.
Dans un contexte où la politique américaine, symbolisée par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, a renforcé un climat de méfiance et d’incertitude, la France, sous l’impulsion de son président, entend inverser la donne. Le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a d’ores et déjà souligné que plusieurs centaines de chercheurs pourraient rejoindre les laboratoires français. Il a précisé que cette dynamique, si elle est salutaire, représente un coût conséquent, estimé à environ un million d’euros par chercheur pour une durée de trois ans. Ce n’est pas rien, mais cet investissement, au-delà du symbole, constitue un véritable levier pour redonner à la France son rôle de leader européen en matière de recherche.
Pourtant, cette démarche ambitieuse ne saurait se limiter à un simple appel aux talents étrangers. Elle doit absolument s’accompagner d’une refonte en profondeur du système de recherche français. La crise des universités, en particulier dans les sciences humaines, ne peut plus être ignorée. De plus en plus de chercheurs se trouvent confrontés à une forme de censure intellectuelle. La montée du wokisme et l’intrusion de certaines idéologies, telles que l’islamo-gauchisme, nuisent au climat intellectuel et à la sérénité qui permet la libre réflexion.
Comment espérer attirer des chercheurs internationaux si notre propre système de recherche se laisse envahir par des dérives idéologiques qui nuisent à la qualité de la pensée critique et de la recherche ? Il est grand temps de remettre l’université sur ses rails, de libérer l’intellect et de garantir un environnement où le débat est libre et où la science peut s’épanouir loin des pressions externes.
Une refonte en profondeur du système de recherche français est nécessaire
Mais cette refonte nécessite des moyens, et surtout une vision politique courageuse. Si la France veut attirer les talents du monde entier, elle doit offrir des infrastructures de haut niveau, des laboratoires équipés des dernières technologies, et une qualité de vie enviable pour ses chercheurs. Dans cette optique, la question de l’insécurité, de la qualité de vie et de l’attractivité du territoire est cruciale. La recherche ne se limite pas aux laboratoires : elle se nourrit d’un environnement stimulant, sûr et accueillant. La France, avec ses atouts uniques, doit redevenir un pays où l’on peut vivre, travailler et innover sereinement.
Le modèle français de la recherche et de l’enseignement supérieur doit aussi retrouver son prestige. Jadis, le pays a su faire de Pasteur, de Charcot et de tant d’autres des pionniers de la science française. Pour renouer avec cet héritage, il est impératif de développer une vision nouvelle de la recherche, avec des partenariats renforcés (sur le modèle d’Erasmus) entre pays européens. Car l’enjeu est aussi celui de l’Europe face aux géants mondiaux de la technologie. La révolution numérique, notamment dans des domaines clés comme l’intelligence artificielle, la robotique ou les biotechnologies, est en marche. Si la France et l’Europe veulent jouer un rôle central dans ces transformations, elles ne peuvent pas se permettre de rester à la traîne.
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Le défi est immense, mais il est fondamental. La souveraineté économique, culturelle et civilisationnelle de la France, et par extension de l’Europe, passe par la conquête de nouveaux territoires scientifiques.
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