
Tous les matins, Hervé, habitant de la région lyonnaise, prend place dans un véhicule piloté par Louis, qui récupère également Isabelle un peu plus loin et chacun rejoint ainsi son lieu de travail ; un organisme bancaire, une boutique et un cabinet d’avocats. « L’économie réalisée par les uns et les autres est palpable, de l’ordre de 2 000 euros par an et par personne », indique le trio.
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Au-delà du succès – sans aucune aide publique – du covoiturage de longue distance, comme en ce week-end pascal, le covoiturage du quotidien (moins de 80 kilomètres par trajet) a le vent en poupe. D’après les chiffres publiés par l’Observatoire du covoiturage, « en mars dernier, un million de personnes ont été transportées, contre 806 000 au même mois de 2023 ». Avec une durée moyenne de 23 minutes pour kilomètres, l’observatoire se félicite d’économiser ainsi 4 674 tonnes de C02, principalement dans les agglomérations de Montpellier, Annecy pour rejoindre Genève, Marseille, mais aussi, en région parisienne, Saint-Denis et Évry-Courcouronnes, ou encore Nantes et Rennes.
Mais malgré cette progression, seuls 3 % des parcours quotidiens s’effectuent en covoiturage. Trop peu pour les autorités, qui espèrent atteindre, en 2027, un total de 3 millions de « covoitureurs » par mois. C’est pourquoi l’État et les collectivités locales mettent les bouchées doubles, notamment en Île-de-France. Depuis le mois dernier, trois axes routiers majeurs y ont une voie réservée aux taxis, VTC ainsi qu’à ceux qui pratiquent ce covoiturage de proximité.Mais ce n’est pas tout : à ce jour, plus de 2 000 aires de covoiturage sont en service, en partie financées par le « fonds vert » du ministère de la Transition écologique. Elles permettent aux automobilistes d’y garer leur voiture – en périphérie des villes ou à proximité des principaux axes routiers situés à la campagne – avant de prendre place dans le véhicule commun.
« 76 % des Français ne sont pas prêts à renoncer à leur véhicule personnel »
Forcément, des sites internet se développent pour faciliter ces trajets courts et récurrents. La plateforme Karos, par exemple. Alex Joubert, son directeur chargé des collectivités, fait état « d’une centaine de collectivités et intercommunalités » qui soutiennent le modèle, et se félicite d’avoir déjà soutenu « pas moins de 10 millions de trajets » avec des adhérents aussi variés que des grandes entreprises, des PME ou des artisans. « Nous sommes rémunérés par la collectivité comme la métropole d’Aix-Marseille-Provence, pour laquelle nous avons déployé une solution de covoiturage », continue Alex Joubert. Chaque conducteur bénéficie de la part de cette agglomération d’une indemnité de 2 euros par trajet, quand son passager paie en moyenne 50 centimes d’euros. « Sous certaines conditions, il peut même ne rien débourser ! » poursuit Alex Joubert. L’opération a démarré en janvier 2024, avec un espoir formulé par les élus marseillais : une baisse de 10 % du trafic automobile de la métropole est attendu, qui « permettrait de résoudre les embouteillages des heures de pointe ».
Mais selon une enquête d’Europ Assistance, « 76 % des Français ne sont pas prêts à renoncer à leur véhicule personnel ». L’ « autopartage » peut encore convaincre avant d’atteindre sa vitesse de croisière.
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