
Avec ce Cyrano joué comme en sourdine par un Édouard Baer presque narquois, qui s’empêche d’être cabot mais est bien loin d’être « frénétique et fulminant », on craint d’abord un rendez-vous manqué : un duel qui paraît esquivé, de trop nombreux vers coupés, voire maltraités (ou réécrits ?). On s’accroche alors à Alexia Giordano, Roxane intense, et à Grégoire Leprince-Ringuet, épatant Christian : tous deux excellent dans des rôles où il est difficile d’imposer sa note.
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Anne Kessler, qui participa au retour magistral de la pièce à la Comédie-Française orchestré par Denis Podalydès en 2006, signe une mise en scène moderne et fine, qui déroute d’abord et finit par convaincre. Tout comme Édouard Baer, émouvant au balcon, au siège d’Arras et au couvent : à la fin de l’envoi, imposant sa tendresse amère de paria magnifique, il touche.
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« Cyrano de Bergerac » ★★★ Au théâtre Antoine (Paris 10e), 2 heures. Jusqu’à dimanche prochain, puis du 11 au 29 juin. theatre-antoine.com
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