
Les îles Éparses, situées dans le canal du Mozambique pour quatre d’entre elles – Les Glorieuses, Juan de Nova, Bassas da India et Europa – et à l’est de Madagascar pour la cinquième – Tromelin, sont, depuis l’indépendance de Madagascar – proclamée en 1960 – administrées par la France.
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Une possession française depuis le XVIIIe siècle
C’est la France qui, historiquement, prit possession de ces îlots au XVIIIe siècle. Tandis que les îles du canal du Mozambique (Les Glorieuses, Juan de Nova, Bassas da India, Europa) furent placées sous l’autorité de la colonie de Madagascar, l’île de Tromelin, fut elle placée directement sous l’administration de l’île Bourbon (actuelle île de la Réunion). Cette bande de terre insulaire ne dépasse pas 43km2 mais couvre un espace maritime de 640 400km2. Intégrées au sein des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) depuis 2005, elles relèvent de l’autorité du préfet, administrateur supérieur des TAAF.
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Hormis les scientifiques et militaires, les îles Éparses, isolées et difficilement abordables, demeurent pour l’essentiel inhabitées. La souveraineté française y est principalement assurée par la présence militaire terrestre, aérienne et maritime des forces armées françaises dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI).
Un chapelet d’îles françaises contesté par les Malgaches, les Comoriens et les Mauriciens
Les îles Éparses sont revendiquées à la fois par Madagascar, les Comores et l’île Maurice. Tandis que la France défend sa souveraineté originelle sur ces îles et le fait qu’aucune présence humaine n’était attestée lors de sa prise de possession, les autorités malgaches font valoir depuis les années 1960 le principe de contiguïté, afin que les îles soient reconnues comme des dépendances naturelles. En 1978, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) invite la France à rétrocéder les îles Éparses à Madagascar – à l’exception de l’île Tromelin, située dans l’océan Indien. En 1979 et en 1980, l’ONU adopte deux résolutions (résolution 34/91 du 12 décembre 1979et résolution 35/123 du 11 décembre 1980) qui enjoignent la France à entamer des négociations avec Madagascar. Quant à Maurice, elle revendique Tromelin depuis 1976. Les Comores, elles, au-delà de Mayotte, s’intéressent aux Glorieuses depuis 1980.
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Une position stratégique confortée par de nombreuses ressources hydrocarbures et halieutiques
Atténuées pendant plusieurs années, ces revendications s’éveillent depuis peu, notamment pour des raisons économiques. Et pour cause : les Zones Économiques Exclusives (ZEE), accordées par la convention des Nations unies sur le droit de la mer (article 11 de la convention de Montego Bay du 10 décembre 1982) laissent miroiter d’importantes ressources hydrocarbures (gaz, minerais, pétrole) et halieutiques dans le canal du Mozambique.
À cette promesse d’hydrocarbures s’ajoute également l’intérêt géostratégique que revêt l’emplacement des îles Éparses au regard de l’important trafic maritime dans la zone : 30 % de la production mondiale de pétrole transiterait par cette région.
Grâce à ces cinq îles dispersées de part et d’autre du canal du Mozambique et de l’océan Indien, et grâce aux ZEE attenantes, la France contrôle plus de la moitié de cette zone maritime stratégique, carrefour majeur du transport maritime international, et ce, plus encore depuis les attaques des Houthis en mer Rouge. Avec la Réunion, les îles Éparses servent de strapontin pour la projection de la puissance française dans l’océan Indien.
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