
C’est une nuit comme la France n’aime pas en compter. Une nuit de plomb, d’angoisse et de coups bas portés loin des projecteurs. Dans la nuit du 24 au 25 avril, alors que la France subit depuis deux semaines une série d’attaques coordonnées contre ses établissements pénitentiaires, c’est désormais le domicile même des surveillants qui devient champ de bataille.
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À Draguignan, dans le Var, un agent de la maison d’arrêt découvre des stupéfiants lors d’une fouille. Quelques heures plus tard, l’information filtre : des individus auraient été missionnés pour s’en prendre à lui. Une menace jugée suffisamment crédible pour que le surveillant et sa compagne, également agente pénitentiaire, trouvent refuge chez des amis. Le service de renseignement interne évoque un acte de représailles, possiblement orchestré depuis l’intérieur même des murs.
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Même heure, autre lieu, autre violence. À Muret, près de Toulouse, une surveillante en arrêt maladie depuis un an est agressée devant chez elle. Deux hommes encagoulés surgissent dans la nuit : « On va te tuer, on va te niquer, DDPF ! » hurlent-ils. Avant de s’enfuir, ils reviennent sur leurs pas, l’empoignent et la frappent dans le dos. Elle ne sera pas hospitalisée, mais porte les traces de l’attaque. Là encore, les auteurs restent introuvables. L’acronyme « DDPF » est jeté comme une signature, un avertissement.
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À Amiens, un troisième agent est visé. Vers 23h30, trois conteneurs à poubelles sont incendiés devant le domicile d’une surveillante. Ce n’est pas la première fois : une semaine plus tôt, sa boîte aux lettres avait déjà été brûlée, accompagnée de la même inscription inquiétante — « DDPF ». Un sigle devenu, en l’espace de quelques jours, l’ombre d’une organisation, ou d’un groupuscule, qui entend semer la peur jusque dans l’intimité des fonctionnaires.
Depuis la mi-avril, les prisons françaises sont la cible d’actes de sabotage
Depuis la mi-avril, les prisons françaises sont la cible d’actes de sabotage : incendies de véhicules de l’administration, tirs de mortiers artisanaux, tentatives d’intrusion. La direction de l’administration pénitentiaire redoute une offensive coordonnée. Plusieurs enquêtes évoquent la piste de réseaux criminels liés aux trafics depuis l’intérieur des établissements. Les surveillants, derniers remparts de l’ordre carcéral, sont plus que jamais dans le viseur.
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Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, promet une riposte à la hauteur. « Nous retrouverons les auteurs. Aucune intimidation ne nous fera reculer », assure-t-il. Mais sur le terrain, la peur s’est invitée dans les foyers. Et les surveillants, naguère invisibles, deviennent à leur tour des cibles.
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