
Il ne manquait qu’un paraphe. Emmanuel Achiri, présenté comme un « anarcho-communiste antiraciste », devait faire son entrée au sein d’un organe consultatif chargé de veiller au respect des droits fondamentaux dans les activités d’Europol. Un poste stratégique : bien que présenté comme purement consultatif, le forum peut accéder à des données confidentielles liées à la vie privée ou aux opérations policières sensibles.
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La candidature d’Achiri, déposée par l’ENAR (Réseau européen contre le racisme), avait été validée lors d’un vote informel par les groupes de gauche du Parlement européen (S&D, Verts, LFI). Mais l’alerte a été lancée in extremis par plusieurs eurodéputés français, Fabrice Leggeri (RN) en tête dès mi-février, ainsi que François-Xavier Bellamy.
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L’eurodéputé Les Républicains (LR) a mobilisé son groupe PPE, puis obtenu le soutien de Renew et d’autres partis pour bloquer la nomination, dévoile ce vendredi le Figaro.
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« Une vision idéologique radicale »
Titulaire d’un doctorat sur les migrations, Emmanuel Achiri se présente lui-même comme un « anarcho-communiste ». Sur X (ex-Twitter), il dénonce une Europe « obsédée par une blancheur synthétique », accuse la France de comportements « néocoloniaux », et reproche à l’Allemagne de « déshumaniser » les Palestiniens. Interpellé en Croatie en 2024, il avait dénoncé un « profilage racial », ajoutant : « Je réfléchissais à comment résister à la montée du fascisme en Europe. »
Pour François-Xavier Bellamy, son profil est incompatible avec les exigences de neutralité du forum : « Beaucoup de structures européennes paraissent anodines, mais elles sont ciblées par des militants qui cherchent à les infiltrer. Derrière de belles étiquettes, certains groupes imposent en douceur une vision idéologique radicale », a expliqué l’eurodéputé LR, en référence à l’ENAR, l’ONG qui a poussé la candidature d’Emmanuel Achiri.
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Une ONG proche des Frères musulmans
L’ENAR, arrosée de 12,5 millions d’euros de subventions européennes en dix ans, a publiquement soutenu le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissous en 2020 pour « propagande islamiste », ou encore l’Alliance citoyenne, fer de lance de la campagne pour le burkini à Grenoble. L’ancien dirigeant de l’ENAR, Michaël Privot, a un temps appartenu à la Société des Frères musulmans. Et Intisar Kherigi, fille du fondateur du parti islamiste tunisien Ennahda, y a également milité.
Les onze membres du forum consultatif d’Europol avaient été choisis. Il ne manquait plus qu’un feu vert final pour qu’Emmanuel Achiri intègre officiellement l’instance. Grâce à l’intervention du PPE et de Renew, sa nomination a finalement été écartée. Mais pour François-Xavier Bellamy, cette affaire révèle « la grande naïveté » avec laquelle certaines institutions européennes valident des profils militants sous couvert de lutte contre le racisme…
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