Ukraine : au cœur de la bataille décisive pour le Donbass – France Alerte
France Alerte

  • Accueil
No Result
View All Result
France Alerte

No Result
View All Result
Home Auto


PUBLICITÉ

Ukraine : au cœur de la bataille décisive pour le Donbass



PUBLICITÉ


by
26 Avr 2025
in Auto
0

Ukraine : au cœur de la bataille décisive pour le Donbass
PUBLICITÉ



Un champ de céréales en déshérence bordé par une ferme détruite par les bombardements. Le soleil, à son zénith, illumine les plaines de Chuhuyeve, petit village agricole perdu sur la ligne de front. À intervalles irréguliers, le bruit des obus, tirés par les artilleurs ukrainiens, vient perturber cette quiétude pastorale. Et puis, d’un coup, le bourdonnement d’un avion. Il s’approche, mais refuse de montrer sa carlingue. Le temps se fige, une nuée d’oiseaux prend son envol, animés par l’instinct de survie. Trois gigantesques explosions frappent alors le sol qui se met à trembler sur des centaines de mètres à la ronde. Des champignons de fumée s’élèvent d’un bois. « Cette fois, ils ont fait mouche ! » lâche un jeune fermier, le plus sereinement du monde. L’adolescent retourne à son tracteur. « Vous devriez quitter la zone, ça va tomber encore. » Message reçu.

Trois FAB-3000, des bombes planantes russes réputées pour leur puissance destructrice, viennent d’annihiler une position d’artillerie ukrainienne. Cette partie du front est la plus active de la guerre. Depuis huit mois, les Russes ont jeté leur dévolu sur Pokrovsk, une ville moyenne du Donbass, autrefois peuplée de 60 000 âmes, aujourd’hui réduite en cendres. Dans les campagnes alentour, les combats sont ultra-violents et les morts se comptent déjà en dizaines de milliers. Mais face aux incessantes vagues d’assaut russes, les Ukrainiens tiennent bon. Ces dernières semaines, ils sont même parvenus à reconquérir quelques villages autour de la ville ; des victoires tactiques coûteuses en vies, mais qui remontent le moral des troupes, épuisées par trois ans de guerre.

Pour tenir la zone, le haut commandement ukrainien a confié la tâche à la prestigieuse 59e brigade d’assaut mécanisée, des hommes d’élite, vétérans des batailles de Bakhmout et d’Avdiivka. À Petropavlivka, le bataillon d’élite Shkval, composé d’anciens prisonniers, nous donne rendez-vous. Assis sur le toit d’un Humvee, Bull, son nom de guerre, décrit les opérations de son unité. « C’est nous qui sommes chargés de nettoyer les tranchées russes », raconte le militaire, tout en rechargeant la mitrailleuse lourde qui trône sur le 4×4 américain. Leur job, le « plus effrayant » de la guerre, dixit Bull, consiste à approcher au plus près des positions ennemies, puis de les prendre d’assaut afin d’en éliminer les occupants. Une tactique qui rappelle celle des corps francs employés, en 1914-18, par les armées françaises et allemandes. Si les tranchées ont peu changé en un siècle – elles consistent toujours en un ensemble de boyaux creusés dans la terre et protégés par des sacs de sable –, les moyens employés pour les détruire n’ont plus rien à voir avec ceux de la Grande Guerre. « Quand on monte à l’assaut, on envoie d’abord des drones FVP taper les positions russes, puis les mortiers couvrent notre avancée. Et après ça, on finit le job », conclut Bull, satisfait d’avoir fini le pénible rechargement de la mitrailleuse.

« Nous nous battrons jusqu’au bout, avec ou sans les Américains »

Mais en direction de Pokrovsk, Russes et Ukrainiens ne sont pas à armes égales. Les premiers jouissent d’une supériorité de feu évidente, avec deux à trois fois plus de véhicules blindés et de soldats d’infanterie. Face à cette infériorité numérique, les Ukrainiens s’adaptent. Leur force ? Un « mur de drones » pour anéantir les assauts mécanisés lancés quotidiennement par l’armée russe. À quelques encâblures de Pokrovsk, les dronistes de la 59e brigade opèrent depuis des petites maisons abandonnées par les civils.

Tapis dans des caves, ces opérateurs sont les yeux de l’armée ukrainienne et le cauchemar des fantassins russes. De jour comme de nuit, ils pilotent ces petits engins volants chargés d’explosifs au cœur des lignes ennemies où ils sèment une mort certaine, une mort venue du ciel. « Il n’y a pas de différence entre tuer un Russe au fusil d’assaut ou au drone, la seule chose qui compte est l’anéantissement de l’ennemi », déclare Sytch, le commandant de l’unité. Dans leur arsenal, le « Vampire », surnommé « Baba Yaga » par les Russes, du nom d’une sorcière du folklore slave. Ce drone massif, conçu en Ukraine, est doté de capacités thermiques hors du commun. « La nuit, nous l’utilisons pour larguer des bombes sur les positions et véhicules russes. Il sert aussi à achever les blessés. » Dans le « Donbanistan », contraction de Donbass et d’Afghanistan, terme utilisé par les Ukrainiens en mémoire de la catastrophique incursion, en 1979, de l’armée soviétique en Afghanistan, la compassion pour l’ennemi n’a pas sa place.

La suite après cette publicité

Car les soldats ukrainiens le savent, l’issue de la bataille de Pokrovsk sera décisive. Si la ville et ses alentours tombent, alors les Russes pourront s’ouvrir une voie vers l’oblast voisin de Dnipropetrovsk, particulièrement stratégique pour ses ressources minières. Ici, chaque mètre carré compte. Pas une friche ni un village n’est conquis par l’armée russe sans qu’elle ne subisse de lourdes pertes. Mais l’enfoncement du front ne peut être exclu. Derrière les lignes, des centaines de réseaux de tranchées, couplés à des rangées de barbelés, de fossés antichars et de dents de dragon déchirent le paysage steppique du Donbass où les discussions de paix entre Russes et Américains résonnent comme un lointain blabla diplomatique.

Les Ukrainiens craignent de voir les fournitures de matériel américain se tarir.

« Nous nous battrons jusqu’au bout, avec ou sans les Américains. » Le lieutenant-colonel Bogdan Shevchuk sort subitement d’un bois. Seul et sans escorte, il gare sa motocross à l’ombre d’un pin sylvestre. À seulement 32 ans, Bogdan Shevchuk commande les 10 000 hommes de la 59e brigade. Mâchoire carrée, physique de Navy Seals, il énumère les pertes infligées à l’ennemi par ses hommes : « Mille sept cents envahisseurs tués, 650 véhicules détruits… » Le bruit d’une explosion l’interrompt. Comment vit-il la mort de ses hommes ? Le jeune officier prend le temps de la réflexion. Ses yeux fixent l’horizon. « Je les porte avec moi chaque jour que Dieu fait. Mais chacun de mes hommes sait pourquoi il se bat. Nos pertes sont le prix de notre indépendance. »

Et comme du côté russe, les pertes ukrainiennes sont massives, en témoignent les nombreux cimetières artisanaux élevés en bordure de forêt ; sinistres témoignages d’une guerre qui n’en finit plus. Les propositions de paix poussées par les États-Unis paraissent inacceptables aux yeux des Ukrainiens qui refusent d’avoir sacrifié toutes ces vies pour finir par capituler. En attendant, le carnage continue et le sol du Donbass meurt du sang versé par les deux camps.

Source : Lire Plus

Article précédent

«Nous sommes atterrés» : la Russie récupère une église et un cimetière emblématiques à Nice

Article suivant

Laurent Lafon : «Il faut sanctuariser l’école et redonner la main aux chefs d’établissement»

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Next Post
Laurent Lafon : «Il faut sanctuariser l’école et redonner la main aux chefs d’établissement»

Laurent Lafon : «Il faut sanctuariser l’école et redonner la main aux chefs d’établissement»

Related Posts

Rennes : Une femme décède dans l’incendie de son appartement, son fils gravement brûlé
Auto

Rennes : Une femme décède dans l’incendie de son appartement, son fils gravement brûlé

26 Nov 2025
Discours de Philippe de Villiers, Harmonie Comyn ovationnée… Ce qu’il faut retenir de la soirée «Face à vous» au Dôme de Paris
Auto

Discours de Philippe de Villiers, Harmonie Comyn ovationnée… Ce qu’il faut retenir de la soirée «Face à vous» au Dôme de Paris

26 Nov 2025
Terrorisme : le christianisme reste la cible privilégiée des djihadistes, souligne une note de la DGSI
Auto

Terrorisme : le christianisme reste la cible privilégiée des djihadistes, souligne une note de la DGSI

26 Nov 2025
Islamisme : les chrétiens sont devenus une cible privilégiée, alerte la DGSI
Auto

Islamisme : les chrétiens sont devenus une cible privilégiée, alerte la DGSI

26 Nov 2025
Auto

Seine-Saint-Denis : La mère du narco qui est sorti en permission interpellée le même jour

26 Nov 2025
Menaces de mort et de viols, surveillance… Des dealers font fuir des travailleurs sociaux à Marseille
Auto

Menaces de mort et de viols, surveillance… Des dealers font fuir des travailleurs sociaux à Marseille

26 Nov 2025



Urgence France

©2020 France Alerte

Aller plus loin

  • Contact
  • Mentions légales
Paramètres de Gestion de la Confidentialité

Suivez-nous

No Result
View All Result
  • Accueil

©2020 France Alerte

Login to your account below

Forgotten Password?

Fill the forms bellow to register

All fields are required. Log In

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Vous avez choisi de refuser le consentement des cookies. Ce site totalement gratuit depuis sa création et a pour vocation de le rester. En nous empêchant de diffuser de la publicité ciblée, vous ne permettez plus au site de vivre.

Nous vous proposons donc de revoir votre choix et d'accepter les cookies en cliquant ici afin de reprendre une navigation adaptée.

Merci à vous