
Après la crise du Covid, la hausse du prix des matières premières, de l’électricité et du transport, les boulangers devraient s’acquitter de fortes amendes en cas d’ouverture le 1er mai, jour de la fête internationale du travail. Le cas de Jean-François Bandet, convoqué par la police parisienne mercredi dernier pour avoir ouvert sa boulangerie le 1er mai 2021, et qui encourt 80 000 euros d’amende, illustre une disposition ubuesque du Code du travail. D’autant plus que si les boulangers et les fleuristes sont contraints de chômer ce jour sacré, les fast-foods ne sont soumis à aucune interdiction. « Après tout ce qu’ils ont encaissé, que ces gars-là continuent à bosser fait d’eux des héros ! » ironise le sénateur centriste Hervé Marseille, qui, avec sa collègue de Vendée, Annick Billon, a saisi la ministre du Travail Catherine Vautrin pour revoir la législation.
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En pleine mobilisation générale décrétée par le Premier ministre pour que les Français travaillent davantage, la situation des boulangers relève de l’absurde, poursuit Hervé Marseille : « Nous sommes dans un pays accroc aux 35 heures, voire aux 32 heures dans lequel on empêche les gens de bosser ! »
Traditionnellement, les boulangers bénéficiaient d’une tolérance leur permettant de travailler le 1er mais jusqu’à ce qu’une décision de la Cour de cassation de 2006 l’ait remise en cause. Depuis lors, régulièrement, certains contrevenants se retrouvaient convoqués devant un tribunal de police. Avec l’aide de la ministre du Travail, les sénateurs ont donc rédigé une proposition de loi, dont le texte a été déposé hier, afin d’en finir avec cette disposition du Code du travail. Un seul article qui élargit l’autorisation de travailler à l’ensemble des commerçants le 1er mai. La loi n’a aucune chance d’être adoptée avant jeudi, mais les sénateurs veulent croire que le seul dépôt du texte contraindra les autorités compétentes à abandonner les poursuites pour pétrissage de baguettes le 1er mai.
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