Banlieues : le roman coup de poing sur un monde qui s’efface
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Culture
28/04/2025 à 10:25

Il revient donc une nouvelle fois à la littérature de dire le désastre en cours. Il revient donc à la littérature de donner voix aux sans-voix, à ces habitants des cités sans plus droit de cité : « Patrice constatait tous les jours que la population d’origine de son quartier disparaissait, qu’elle était évincée par des habitants qui s’installaient à la place des disparus, mais ne prenaient pas vraiment leur succession, car ils ne leur ressemblaient nullement. » Il n’est pas ici question de grand remplacement, mais de grand effacement sous les gommes géantes du multiculturalisme et de l’immigration massive. De repartir d’une page blanche d’où le Blanc serait banni.
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Patrice mesure chaque jour le gouffre qui sépare la propagande officielle de ses effets dans la vie quotidienne – enlaidissement du monde, ensauvagement des mœurs, modes de vie radicalement étrangers aux traditions françaises. En exil dans son propre pays, il en vient à s’identifier aux habitants de Pompéi engloutis sous les cendres du Vésuve : « Ces personnages d’une ville morte lui ressemblaient davantage que la plupart des passants qu’il croisait dans les rues de sa cité. » Il voudrait vivre ses amours avec Patrick, mais la racaille n’aime pas les garçons qui aiment les garçons.
Tout comme son amie, Eliane souhaiterait demeurer parmi ses livres et ses pinsons, mais cela vaut encore offense aux yeux des barbares. Ces derniers moins haïssables peut-être que leurs idiots utiles, belles âmes progressistes : « La France pouvait bien disparaître, du moment que leur bonne conscience fût satisfaite. »
Il n’est plus temps de se taire
« Mayas déchus de leur splendeur », ainsi vont dans l’existence Patrice et quelques semblables, guidés par la grande lueur des cieux mystiques ou les lumières tremblantes qu’un pays perdu envoie depuis un coin de province encore épargné ou un film des années 1950. Il n’est pour eux plus temps de se taire : « On appelait incivilités des violences évoquant plutôt une guerre menée contre une civilisation ». L’Affranchissement hespérien de Germont : nous ne savions pas que la lucidité pouvait être si bouleversante.


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