
Pendant des mois, William V. a sillonné les routes européennes, transportant des dizaines de kilos de cocaïne dissimulés dans une cache savamment dissimulée dans son véhicule. Ce passeur méticuleux avait mis au point un mode opératoire bien huilé, alliant discrétion, vitesse et complicité. Jusqu’à ce que les policiers français referment le piège sur lui, à quelques kilomètres de la frontière italienne.
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L’itinéraire de William V. était presque toujours le même. Parti de France, il traversait les Pyrénées pour se rendre en Espagne, où il ne restait jamais longtemps. Madrid, Barcelone, Valence… Les étapes étaient brèves. Le temps d’y charger la cocaïne, puis de reprendre immédiatement la route en sens inverse. À son retour en France, une femme l’attendait systématiquement à la frontière franco-espagnole. Les enquêteurs l’ont surnommée « l’ouvreuse ». À bord de son propre véhicule, elle ouvrait la voie jusqu’au péage de Menton, dernier rempart avant l’Italie, pour s’assurer que la route était dégagée.
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Une autre constante du dispositif intrigue les enquêteurs : la présence récurrente de jeunes femmes aux côtés de William V. Trois d’entre elles, toutes âgées d’une vingtaine d’années, ont été formellement identifiées. Recrutées ? Séduites ? Manipulées ? Leur rôle exact reste flou, mais leur présence ne semble pas anodine. Compagnes ou appâts, elles faisaient partie intégrante du scénario.
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Dans la nuit, alors que le véhicule approche de la frontière italienne, le piège se referme
Malgré des demandes insistantes, les autorités italiennes n’ont donné aucune suite aux sollicitations de coopération émanant des policiers français ou de la magistrate en charge du dossier. Loin de se décourager, les services français ont monté une opération coordonnée. Dès le 14 avril 2025, les enquêteurs de l’Office anti-stupéfiants Nanterre, de la division de la criminalité organisée de Nancy et du Groupe d’appui opérationnel de la DGSI se déploient discrètement.
Le 16 avril, William V. prend en charge l’une de ses accompagnatrices habituelles. Direction l’Espagne. Pendant ce temps, l’ouvreuse se met en route à son tour, en direction de la frontière. À leur retour, dans la nuit, les deux véhicules se retrouvent comme à l’accoutumée. Mais cette fois, les policiers sont là. Juste avant la frontière italienne, ils interpellent William V. et sa passagère. Peu après, l’ouvreuse est arrêtée à son tour.
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La fouille du véhicule permet la découverte de 28 pains de cocaïne, soigneusement dissimulés dans une cache aménagée au niveau du coffre. Les perquisitions nocturnes aux domiciles des suspects révèlent par ailleurs 21 000 euros en espèces et près de 200 kilos de tabac à chicha de contrebande.
Un coup de filet d’envergure, mené sans l’appui de l’Italie, mais avec efficacité. Et la preuve, une fois encore, que la criminalité organisée sait tirer profit des failles de la coopération judiciaire européenne — mais aussi que la ténacité des enquêteurs français peut parfois suffire à y remédier.
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