Samedi prochain, DAZN scellera son éphémère destin de diffuseur principal de la Ligue 1 à l’occasion de la 34e et dernière journée du championnat, ce fameux « multiplex » que l’Europe devrait nous envier. Dès l’automne, nous avions tiré la sonnette d’alarme sur la piètre qualité des prestations de la plateforme britannique. Coût d’abonnement exorbitant (jusqu’à 40 euros mensuels, du jamais-vu), réalisation bon marché, langue française souvent malmenée à l’antenne, vision éditoriale creuse et incessants écrans publicitaires pour sites de paris sportifs, on était plus proche de la fusée de Mobutu que d’Apollo 11.
« On serait curieux de savoir ce qu’en pensent ceux qui ont triomphalement réélu Vincent Labrune à la tête du foot professionnel », écrivait-on, convaincus que la proposition n’allait ni atteindre sa cible, ni réduire le fléau du piratage les soirs de matchs.
« Le prix de l’abonnement a fondu comme du cheddar au point de se retrouver offert dans des menus McDonalds »
« Le consommateur doit comprendre qu’il ne paye pas DAZN, mais la Ligue et les clubs », justifiait le patron des nouveaux venus, espérant un illusoire mouvement de solidarité pour amortir sa mise.
Les mois ont passé, le prix de l’abonnement a fondu comme du cheddar au point de se retrouver offert dans des menus McDonalds (véridique) et les présidents de clubs, longtemps résignés ou hypnotisés par leurs représentants, ont fini par se révolter : « programme de daube », « catastrophique », « désastre »…
En cinq ans, le nombre de fidèles a chuté de trois millions à cinq cent mille et le foot français, comme nous le soufflait récemment Christophe Bouchet, ne vaudrait plus désormais – dans le meilleur des cas – que 300 millions d’euros par saison. Il visait le milliard un an plus tôt. « Vous avez bousillé le produit », cingle le Lensois Joseph Oughourlian tandis que son collègue havrais Jean-Michel Roussier s’imagine bientôt en faillite, comme beaucoup d’autres.
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Dans ce marasme, l’arrivée de Nicolas de Tavernost à la direction générale de LFP Media (la société commerciale de la Ligue de football professionnel) a ramené un peu d’espoir et de sérénité. Cet été, une chaîne maison pourrait voir le jour, produite et distribuée par des acteurs respectés du marché dont les historiques Canal+ et BeIn Sports.
Si on avait un seul conseil à leur donner, ce serait d’invisibiliser autant que possible l’appellation « LFP », devenue un repoussoir pour la plupart des supporters. Sur les pelouses brûlées de la L1, l’heure est désormais à la reconstruction, qui s’annonce longue et douloureuse, et à la modestie, une vertu trop souvent oubliée ces dernières années
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