En Martinique, la violence a endeuillé ce week-end Fort-de-France. Elle a même atteint un tel niveau que le maire de la ville en appelle à l’Etat pour mettre fin à la circulation des armes.
Trois hommes ont en effet été tués dimanche matin par arme à feu par un ou des tireurs toujours en fuite. Déjà connus des services de police pour deux d’entre eux, ils ont été tués vers 07h15 devant un fast-food dans le centre de la ville.
« Comme un bruit de mitraillettes »
Au moins 45 douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur les lieux, selon une source policière. « Il est prématuré de dire s’il s’agit d’un ou plusieurs tireurs », a déclaré le procureur, présent sur les lieux du crime. Mais selon une source policière, s’appuyant sur de premiers témoignages, il y avait deux tireurs, qui ont ensuite pris la fuite en deux-roues.
L’enquête a été confiée au commissariat de la préfecture de Martinique. « On a entendu un bruit, comme un bruit de mitraillettes, de fusils, mais on pensait que c’était des feux d’artifice », a expliqué sur la radio RCI un témoin, sous couvert de l’anonymat. Des impacts de balles étaient visibles sur des véhicules à plusieurs dizaines de mètres de la scène de crime.
« C’est un choc, ça se passe tôt le matin, à une heure où il y a des gens qui marchent, il y a des gens qui courent… Ça renforce notre sentiment d’insécurité », a réagi le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, qui s’est rendu sur place. Selon l’édile, « il est temps que des mesures exceptionnelles soient prises pour arrêter la circulation des armes » sur le territoire. « Il faut que l’Etat mette les moyens », a-t-il demandé.
Retailleau pointe le trafic de drogue
« Le nouvel épisode de violence qui s’est déroulé à Fort-de-France est insupportable et nécessite la mobilisation de tous les acteurs politiques et sociaux contre le trafic de drogue et la circulation des armes », a de son côté réagi sur X Bruno Retailleau. « L’Etat mettra tout en œuvre pour trouver les auteurs et les traduire en justice », a promis le ministre de l’Intérieur. Le préfet de Martinique, Etienne Desplanques, « présentera dans les jours qui viennent les mesures mises en œuvre spécifiquement pour contrôler le trafic des armes », a indiqué la préfecture dimanche.
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Douze personnes ont été tuées, dont neuf par balle, depuis le début de l’année en Martinique, où les armes circulent avec facilité et où les trafics de stupéfiants se développent. En 2024, la région, où vivent environ 350.000, personnes, possédait déjà le troisième plus haut taux d’homicide de France avec 24 meurtres, dont 17 par arme à feu.






