
Keir Starmer veut « reprendre le contrôle des frontières britanniques ». Le Premier ministre de gauche du Royaume-Uni a dévoilé son plan ce lundi pour réduire l’immigration légale dans le pays. Son programme prévoit un durcissement de l’ensemble du système d’immigration : visas de travail, regroupement familial, études… L’objectif affiché est double : faire baisser les chiffres de l’immigration nette, qui s’élevaient encore à 728 000 personnes entre juin 2023 et juin 2024, et répondre aux inquiétudes des électeurs. Le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage a effectué une belle percée lors des élections locales du 1er mai.
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Premier pilier de cette feuille de route : un durcissement inédit des conditions d’octroi de titres de séjour. Il faudra désormais justifier de dix années de présence sur le sol britannique — contre cinq actuellement — pour espérer décrocher un titre de résident permanent. L’an dernier, 162 000 personnes ont franchi ce cap, soit une hausse de 35 % en un an. Des exceptions sont prévues pour certains profils hautement qualifiés : infirmiers, médecins, ingénieurs et experts en intelligence artificielle. En revanche, les familles d’immigrés devront répondre à des critères renforcés, notamment un meilleur niveau d’anglais pour les conjoints et adultes à charge, afin de limiter les visas de regroupement familial.
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Le gouvernement prévoit également de restreindre les conditions d’octroi des visas de travail, deuxième principale source d’installation dans le pays. Cette réforme pourrait réduire de 50 000 le nombre d’arrivées de travailleurs peu qualifiés dès l’an prochain. « Pendant des années, notre système a encouragé les entreprises à faire venir des travailleurs moins bien payés, plutôt que d’investir dans nos jeunes », constate Keir Starmer, qui prône « une rupture nette avec le passé ».
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Les candidats devront désormais justifier d’un niveau de formation équivalent à une licence. En parallèle, les entreprises devront investir davantage dans la formation locale. Les structures de soins, qui dépendent fortement de la main-d’œuvre étrangère, ne pourront plus recruter directement à l’étranger.
Le ton se durcit également à l’égard des personnes condamnées. Jusqu’ici, les étrangers ne pouvaient être expulsés qu’en cas de peine supérieure à un an de prison. Ce seuil pourrait être abaissé. Une manière pour l’exécutif de s’emparer du sujet de l’immigration et d’adresser un message de fermeté, alors que plus de 11 000 migrants ont déjà traversé la Manche cette année sur de petites embarcations, après les 36 800 de l’an dernier. Reste à savoir si ce virage suffira à endiguer la montée de Reform UK, qui s’est imposé comme la principale force d’opposition sur ce terrain lors des dernières élections.
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