Général Pierre-Éric Guillot : «Il n’y a pas d’évolution notoire sur le plan militaire»

En cas de désengagement américain, la France serait-elle en mesure d’assurer le leadership terrestre des opérations de l’Otan ?

Au sein de l’Otan, nous avons un rôle à jouer. La France dispose d’une position singulière, car elle est dotée de la dissuasion nucléaire. L’Armée de terre française se distingue également par la force morale de ses soldats, la qualité de leur équipement et leur niveau d’entraînement. Enfin, notre expérience opérationnelle acquise lors de nos différentes missions en Afrique est reconnue dans toutes les armées du monde.

Après l’Afrique, l’Armée de terre opère une bascule stratégique vers l’Europe de l’Est avec près de 2 000 soldats prépositionnés. Comment qualifieriez-vous la menace qui pèse sur cette région ?

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Le premier risque est celui d’un conflit armé, comme on le voit actuellement en Ukraine avec des combats d’une grande intensité. Il y a aussi toutes les formes de menaces hybrides, avec les actions d’influence menées par la Russie, y compris sur notre propre territoire. Nous sommes directement visés par ces attaques parce que nous défendons l’État de droit, la démocratie et les valeurs de liberté. Si nous sommes une cible, c’est à la fois en raison de notre attachement aux valeurs occidentales et de notre engagement aux côtés de l’Ukraine.