Une légende du foot à l’état pur. Joueur, il a remporté deux Coupes d’Europe des clubs champions, ancêtre de la Ligue des champions, avec l’AC Milan (1963 et 1969). Entraîneur, il a récidivé avec la Juventus de Platini en 1985 dans une finale marquée par le drame du Heysel, puis complété son incroyable vitrine avec la Coupe des Coupes, la Supercoupe et la Coupe de l’UEFA, future Ligue Europa. A l’Inter Milan, qu’il a dirigé cinq saisons (1986-1991), il a conquis l’un de ses sept titres de champion d’Italie et remporté une autre Coupe de l’UEFA en 1991. Giovanni Trapattoni, alias « le Trap », est toujours en pleine forme à 86 ans et toujours passionné de ballon rond. Samedi prochain, il sera à Munich pour voir son ancienne équipe défier le PSG (21h sur Canal+ et M6). Pour le « JDD », le Transalpin confie ses impressions d’avant-finale.
Le JDD. Quel regard portez-vous sur ce Paris Saint-Germain ?
Giovanni Trapattoni. Je trouve que le PSG propose un style de jeu séduisant. J’ai aimé l’entraîneur Luis Enrique dèsle début, ce qu’il a mis en place. Tout ce qu’il fait a du sens, celase voit clairement.
Quelle est la grande force du PSG cette saison ?
Le plus important, c’est que le PSG ne dépende plus seulement d’un joueur, mais qu’il forme désormais une équipe. Je pense que ce club vit sa meilleure saison depuis le rachat par le Qatar (en 2011, NDLR). Qui aurait pensé à l’automne, quand on ne savait même pas si Paris allait finir dans les vingt-quatre premiers de la phase de groupe, qu’il se hisserait quatre mois plus tard en finale ? À l’époque, on ne parlait que de Barcelone et de Liverpool.Mais ce collectif se distingue, aucun joueur n’est au-dessus de l’institution. C’était l’essentiel pour que le déclic se produise.
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Inter ou PSG, qui est le favori ?
La victoire de l’Inter contre le Barça en demi-finale (3-3, 4-3) a changé le regard de tout le monde. Marquer sept buts contre le grand Barça en dit long sur ses capacités.L’Inter dispose d’une grande expérience, c’est presque le même onze qui était déjà en finale il y a deux ans (défaite contre City, 1-0). La plupart des joueurs se connaissent parfaitement. Simone Inzaghi (l’entraîneur) a formé une équipe qui ne lâche jamais. En ce sens, ils partent légèrement favoris.
Quelle sera la clef du match ?
La façon dont les Parisiens géreront cette énorme pression. S’ils abordent la finale comme le huitième face à Liverpool ou la demi-finale face à Arsenal, avec beaucoup d’envie, de concentration et de discipline, le PSG aura de bonnes chances de remporter le trophée. La fraîcheur pourrait également jouer un rôle important : l’Inter a dû se battre pour le titre de champion d’Italie jusqu’au bout alors que le PSG a pu profiter de nombreux jours de repos pour se régénérer, avec seulement la finale de la Coupe de France à disputer.
« Le PSG a pu profiter de nombreux jours de repos pour se régénérer »
Le buteur argentin Lautaro Martinez sera-t-il le danger numéro un pour le PSG ?
Lautaro forme un duo formidable avec Marcus Thuram. Les deux attaquants sont très complémentaires. Ils sont difficiles à maîtriser et ils ont faim…
A Paris, Ousmane Dembélé réalise une grande saison. Peut-il aller chercher le Ballon d’or dans quatre mois ?
Si la cérémonie avait lieu ce week-end, il serait le principal favori. À lui de continuer de briller à Munich puis lors de la Coupe du monde des clubs, qui pèsera également dans le vote. Il a de grandes chances de succéder à Rodri.
« Le Ballon d’or ? Dembélé a de grandes chances »
Luis Enrique est-il l’entraîneur parfait pour le PSG ?
L’Espagnol a façonné le PSG comme il l’avait prédit, c’est-à-dire sur la base d’un collectif plus fort que chaque individu.C’est plus spectaculaire, plus imprévisible que la saisondernière. Ce qu’il réussit est grandiose. Il mérite beaucoup de reconnaissance.
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