
L’euthanasie active, qui consiste à administrer délibérément un produit létal pour mettre fin à la vie d’un patient à sa demande, ainsi que le suicide assisté, où le patient s’administre lui-même la substance mortelle, est autorisée dans une extrême minorité de pays à travers le monde. Pour des raisons éthiques et morales, la majorité des nations exprime un refus ferme à ce qui est présenté par certains comme un « progrès ». En France, le projet de loi sur « l’aide à mourir » pourrait être adopté par l’Assemblée nationale ce mardi 27 mai. C’est en Europe que l’on compte le plus de pays ayant autorisé le suicide assisté ou l’euthanasie.
Publicité
Retrouvez toutes les antisèches du JDD
La suite après cette publicité
Euthanasie : les pionniers en Europe
Les Pays-Bas ont été les pionniers de l’« aide à mourir », en légalisant l’euthanasie en 2001. Au départ strictement encadrées, les conditions d’accès ont été peu à peu élargies, donnant lieu à ce que certains considèrent comme de graves dérives. Depuis 2023, les enfants de moins de 12 ans qui endurent des souffrances intolérables et sont incurables peuvent ainsi être euthanasiés.
La suite après cette publicité
La Belgique a légalisé l’euthanasie en 2002, sous certaines conditions : les patients doivent exprimer une demande volontaire, répétée, sans pression extérieure, et souffrir d’une pathologie grave et incurable, y compris des troubles psychiatriques ou cognitifs comme Alzheimer. Depuis 2014, les mineurs peuvent également accéder à l’euthanasie. Au Luxembourg, l’euthanasie et le suicide assisté sont légaux depuis 2009, pour les majeurs dans une situation médicale sans issue, avec une demande volontaire formulée par écrit. Une commission d’évaluation vérifie la conformité des conditions.
Espagne, Allemagne…
Dans les années 2020, une vague de pays européens a autorisé l’euthanasie ou le suicide assisté. Ainsi, en 2021, l’Espagne autorise l’euthanasie pour tous ceux souffrant d’une maladie grave ou de douleurs chroniques. La même année, la Cour constitutionnelle allemande autorise le suicide assisté, pour les malades atteints de graves pathologies. L’euthanasie, elle, reste interdite. Une situation similaire à l’Italie, où le suicide assisté est autorisé depuis 2019, mais l’euthanasie strictement interdite.
La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
En Autriche, le suicide assisté est devenu légal en 2022 pour les malades en phase terminale. Enfin, le Portugal est le dernier pays européen à avoir autorisé l’euthanasie, en mai 2023, uniquement pour les majeurs souffrant de maladie incurable.
Un véritable « tourisme de la mort » s’est mis en place, extrêmement lucratif : le suicide assisté est facturé environ 10 000 euros
La Suisse constitue un cas particulier : le suicide assisté y est une liberté tolérée par le Code pénal depuis 1942. Des règles encadrant cette pratique ont par la suite été précisées : les médecins doivent désormais mener au moins deux entretiens avec la personne qui souhaite mettre fin à ses jours, et celle-ci devra prouver que sa souffrance est insupportable. Partant, un véritable « tourisme de la mort » s’est mis en place, extrêmement lucratif : le suicide assisté est facturé environ 10 000 euros.
Un refus mondial de l’euthanasie
Hors Europe, très peu de pays encadrent le suicide assisté ou l’euthanasie. C’est cependant le cas du Canada, où l’un et l’autre sont légaux depuis 2016 pour les majeurs dont la mort est « raisonnablement prévisible » en raison d’une maladie grave. Depuis 2021, les souffrances psychologiques sont également des motifs pour être euthanasié. En Colombie, l’euthanasie est légale depuis 2015, et le suicide assisté depuis 2022, pour les personnes souffrant de maladies graves ou incurables.
Dans certains pays comme la Pologne, l’euthanasie est assimilée à un homicide, et peut conduire à de sévères peines de prison.
En Australie, les six États (Victoria, Australie-Occidentale, Tasmanie, Australie du Sud, Queensland, Nouvelle-Galles du Sud) ont légalisé l’euthanasie et le suicide assisté entre 2017 et 2022. La personne concernée doit souffrir d’une maladie incurable et disposer d’un pronostic de décès allant de six à douze mois.
En Nouvelle-Zélande, l’euthanasie et le suicide assisté sont légaux depuis 2021 pour les majeurs atteints d’une maladie terminale avec un pronostic vital inférieur à six mois. La demande doit être validée par deux médecins. En Équateur, l’euthanasie est autorisée depuis février 2024 ; les conditions précises sont similaires à celles de la Colombie.
Des conditions d’accès toujours plus larges
Au total, seuls 11 pays sur près de 200 ont légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté. Une minorité, concentrée en Europe. Les pays ayant légalisé l’euthanasie le plus tôt ont peu à peu élargi ses conditions d’accès. Au contraire, les pays ayant légalisé plus récemment disposent encore de conditions d’accès strictes. Dans certains pays comme la Pologne, l’euthanasie est assimilée à un homicide, et peut conduire à de sévères peines de prison.
Source : Lire Plus





