Yves Delhommeau. Six personnes sont arrivées comme des visiteurs normaux : elles avaient acheté leurs billets, ont été fouillées, et ont fait semblant de visiter Grévin. Peu après, ces faux visiteurs se sont débrouillés pour détourner notre agent de la zone qu’il surveillait, en lui disant qu’une statue était tombée dans une autre zone. Pendant qu’il était dans une autre salle, une autre équipe s’est débrouillée pour déboulonner notre président, si j’ose dire, et l’emmener dans une bâche vers la sortie de secours la plus proche.
« Greenpeace nous a dit qu’ils en prendraient soin »
Comment avez-vous appris qu’il s’agissait d’activistes de Greenpeace ?
L’alarme s’est déclenchée, nous avons vu sur nos caméras qu’une voiture les attendait devant la sortie de secours, et nous avons reçu immédiatement un appel de Greenpeace pour nous indiquer qu’ils en prendraient soin et que la statue d’Emmanuel Macron allait revenir. Ils l’ont apparemment emmenée à l’ambassade de Russie, et je crois que certaines personnes se sont fait arrêter là-bas. À l’heure actuelle, on ne sait toujours pas où est la statue. La police doit me prévenir s’ils la retrouvent.
Était-il déjà arrivé qu’une statue soit volée ?
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Pas depuis cinquante ans ! Aujourd’hui, la sécurité n’est plus tout à fait la même. Valéry Giscard d’Estaing s’était fait voler dans le musée et promener dans une décapotable dans tout Paris. Georges Marchais avait aussi été subtilisé ! Il avait été retrouvé dans la fosse aux ours, au Jardin des Plantes.
« Une Femen était venue, les seins nus, poignarder Vladimir Poutine sur le parcours »
Est-ce arrivé seulement pour des politiques ?
Oui, en 2014, une Femen était venue, les seins nus, poignarder Vladimir Poutine sur le parcours, mais elle n’avait pas embarqué le personnage. Seuls les politiques ont été ciblés ainsi, jamais d’autres types de personnalités qui sont à Grévin… Mais on ne voudrait pas donner des idées ! Depuis 1998, on autorise le public à déambuler à proximité des personnalités, mais on ne met pas une alarme sur chaque personnalité.
Celles qui sont sensibles font donc l’objet d’une vigilance particulière ?
Oui, c’est pour cela qu’on avait un agent dans la zone, mais ils ont été assez malins pour le dérouter ailleurs.
Y aura-t-il des conséquences pour la sécurité du musée ?
Notre premier enjeu de sécurité, c’est le risque du feu : il faut absolument qu’en cas d’incendie, les gens puissent évacuer en cinq minutes le musée. Il y a donc beaucoup d’issues de secours qui permettent une sortie très rapide, ce qui est d’ailleurs une obligation légale. On ne peut pas rentrer et sortir comme on veut dans le musée. Il y a une surveillance sur l’ensemble des entrées, les sacs sont fouillés, nous avons des portiques de sécurité… En revanche, les sorties sont réglementées : nous verrons donc avec les autorités comment on peut renforcer ce niveau-là sans faillir à nos obligations légales.
Avez-vous déjà retiré des statues par prévention ?
Oui, c’est pour prévenir ce type d’incident que nous avions retiré Vladimir Poutine récemment. C’est arrivé aussi à Gérard Depardieu, pour des questions de sécurité : sa statue était maltraitée par les visiteurs !
Et Donald Trump, l’avez-vous réinstallé depuis sa réélection ?
Nous avons toujours eu le président des États-Unis, donc il a été remis, effectivement. Mais il ne fait pas l’objet d’une surveillance particulière. Nous allons voir ce qu’on peut renforcer à ce niveau-là.
Le chanteur Vianney est la dernière personnalité à avoir fait son entrée. Qui seront les prochains ?
Il y aura une entrée très bientôt, la semaine prochaine… mais c’est une surprise !
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