« Dimanche 1er juin, j’embarque sur un nouveau navire humanitaire à destination de Gaza, avec la Coalition de la flottille pour la liberté », annonce Rima Hassan, activiste et député LFI, sur ses réseaux sociaux. Dans la vidéo, elle apparaît portant un keffieh palestinien sur les épaules et un tee-shirt blanc floqué du mot « Palestination ».
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Derrière cette marque, on trouve Marine Thiery, ancienne consultante en communication pour les célébrités, désormais créatrice de ces vêtements prisés par Rima Hassan et d’autres députés Insoumis. Sur le site de la marque, la pièce phare de la collection est vendue 35 euros. Une collaboration spéciale, « Palestination x Naji el Mir » (en partenariat avec un artiste libanais), propose des sweats et des tee-shirts avec l’inscription « Liberté, égalité, keffieh », à des prix allant de 55 à 85 euros. « La devise “liberté, égalité, keffieh” a tout son sens pour moi : en France, où la devise est “liberté, égalité, fraternité”, il est fort d’assumer cet engagement, surtout quand notre gouvernement est complice du génocide en cours. Pour moi, la fraternité se traduit par le port du keffieh », déclare Marine Thiery dans une vidéo. Le fait que le président français soit justement accusé du contraire par le gouvernement israélien depuis plusieurs semaines, notamment en raison de ses critiques et de sa volonté de faire reconnaître un État palestinien, a semblé lui échapper…
Des vêtements « responsables »
Dans ses engagements, la marque précise pourtant : « Le mot ‘‘Palestination’’ est une fusion de deux termes : Palestine et nation. Notre marque incarne l’idée d’une nation palestinienne réunifiée, tant sur le plan culturel que politique, et se positionne comme une marque urbaine et engagée, s’adressant à une clientèle soucieuse des enjeux éthiques et politiques. » Sur son site, elle ajoute à l’adresse du client : « Vous faites partie de ceux qui s’orientent de plus en plus vers des achats responsables et qui soutiennent les marques ayant un impact social positif ! » L’achat ne serait finalement qu’une bonne action.
Le site internet, au design épuré, présente des photos très « instagrammables ». Sur les réseaux sociaux de cette nouvelle marque tendance, la communication est léchée. La créatrice se met en scène vêtue des pièces phares de sa collection, accompagnées de slogans ambitieux comme « La nation palestinienne, à porter avec fierté », le tout rythmé par des musiques orientales comme Viva Palestina. Le compte affiche une bonne humeur assumée et soigne le storytelling. Mais derrière cette façade policée se cache une histoire plus trouble. Celle qui se présente comme une militante engagée pour la cause palestinienne a en réalité été écartée par son ancien employeur en raison de propos qui dépassent très largement la défense de la population palestinienne. Entre le 7 octobre et le 14 décembre 2023, elle fait tout simplement l’apologie des actions du Hamas, qualifiant ses massacres « d’actes de résistance », ajoutant même qu’ils « n’étaient pas gratuits ». Sur ses réseaux sociaux, elle déclare : « Je me sens sale. Sale d’avoir pu côtoyer ces monstres humains, endoctrinés par leur communautarisme et j’en déduis donc par leur religion. » Elle explique que son éviction résulte d’un « cyberharcèlement sioniste » qui l’a contrainte à partir. Se retrouvant sans emploi, elle cherche à rebondir. C’est ainsi qu’est née Palestination.
La créatrice de la marque a fait l’apologie des crimes du Hamas
En réalité, la créatrice ne connaît pas grand-chose de la Palestine. Elle le reconnaît volontiers dans une vidéo postée sur les comptes Instagram et TikTok de la marque : « Mon attachement à la Palestine est né quand je suis partie au Liban. Je n’étais pas du tout calée en géopolitique, ça ne m’intéressait pas spécialement, et j’ai découvert le peuple palestinien à travers ce voyage, à travers les Libanais… » Une cause et une problématique complexes qui, visiblement, ne l’engagent pas à pousser très loin la réflexion, la Palestine étant devenue pour elle un atout marketing. Pour quels bénéfices ? 15 % du produit des ventes est officiellement reversé à l’association Palmed, une ONG de solidarité internationale fondée en 2008 par des médecins franco palestiniens, qui agit en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé. Le reste atterrit dans la poche de Marine Thiery. Mais qu’importe, la jeune femme peut compter sur une campagne de promotion d’élus LFI qui arborent ses tee-shirts, surfant sur le ressort émotionnel pour faire fructifier son business.
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« Je suis allée voir Rima Hassan pour lui offrir mon tee-shirt. Rima était très touchée. Pour moi, c’était évident de le lui offrir », répond-elle au JDD. Peu à l’aise avec l’idée d’interroger sa démarche mêlant la recherche du profit à une cause humanitaire, elle réplique : « Le peuple d’en-bas va s’empresser d’acheter mes tee-shirts par opposition à vos manœuvres nauséabondes. Finalement, je vais peut-être parvenir à mes fins en enrichissant Palmed. » Mais là encore, la lisse façade cache quelques fêlures…
Des associations proches des Frères musulmans
L’association travaille en étroite collaboration avec l’organisation caritative Islamic Relief, que le récent rapport commandé par le gouvernement sur l’entrisme des Frères musulmans associe à la mouvance. L’association est également liée à l’ONG Humani’Terre, visée par une enquête pour financement du terrorisme, association de malfaiteurs terroriste criminelle et blanchiment aggravé. Passée maître dans l’art de la victimisation, Marine Thiery compte bien continuer à faire prospérer sa notoriété, avec la publication d’un livre qui « racontera » son histoire : « Le lynchage que j’ai subi, la mécanique de mes détracteurs… leurs noms sortiront dans mon livre. » On tremble.
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