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L’édito de Jules Torres : Emmanuel Macron, les barbares et le brainwashing



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8 Juin 2025
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L’édito de Jules Torres : Emmanuel Macron, les barbares et le brainwashing
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Barbarie, immigration, assimilation. Certains mots sont devenus interdits, comme si les prononcer était déjà une faute. Mais quand le mot juste est interdit, alors c’est le mensonge qui fait loi. Voilà où nous en sommes. À force de contourner les faits, d’aseptiser le langage, de maquiller les évidences, le débat public s’est enfermé dans une novlangue hypocrite, où nommer la réalité revient à la trahir. Les images parlent pourtant d’elles-mêmes – pillages, destructions, agressions – mais il ne faudrait surtout pas leur donner un nom. Car nommer, c’est déjà comprendre. Et comprendre, c’est diviser. Quand Bruno Retailleau ose parler de « barbarie », aussitôt les censeurs s’activent. L’arsenal moral est dégainé. Non pas pour contester les faits, mais pour faire taire celui qui les énonce.

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« Brainwasher sur l’invasion du pays et les faits divers »

Et parfois, cette confusion des mots vient du sommet même de l’État. Hier, Emmanuel Macron s’est inquiété que certains veuillent, je cite, « brainwasher sur l’invasion du pays et les faits divers ». Oui, brainwasher. Un anglicisme bancal pour dire « endoctriner », « manipuler les esprits ». Un mot de marketeux pour parler de drames humains. De morts. De vies brisées. Comme si évoquer l’insécurité ou l’immigration revenait à faire du bourrage de crâne. Comme si alerter, c’était déjà mentir. Comme si évoquer l’insécurité ou l’immigration revenait à manipuler les esprits faibles. Un président de la République, qui promettait d’être « implacable » avec les émeutiers, ne s’indigne plus des violences, mais de ceux qui les nomment.

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Le mot « invasion » est relégué au rang de slogan. Les « faits divers », réduits à du bruit médiatique. Mais derrière ce mépris lexical, il y a des morts. Il y a des visages. Il y a des familles qui enterrent leurs enfants. Des parents qui parlent avec pudeur, dignité, gravité. Le père de Benoît, sauvagement tué à Dax. La mère de Lola, qui continue de vivre dans l’absence. La maman d’Elias, poignardé à 14 ans. Le père de Matisse, brisé par l’injustice. Et tant d’autres, anonymes, silencieux, relégués à la marge du récit national, parce que leur douleur gêne les certitudes. En niant les mots, le pouvoir nie les faits. En niant les faits, il nie les victimes. Il nie ce que vivent des milliers de Français, qui n’attendent pas de grandes phrases en anglais, mais une protection. Et un peu de vérité.

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On feint la surprise, mais le scénario est connu. Toujours le même décor : une grande ville, un événement festif, puis des hordes de jeunes qui cassent, pillent, frappent. Toujours la même bande-son : sirènes, cris, lacrymos. Et toujours le même déni. Pourtant, ce qui s’exprime là n’est pas un accident. C’est le symptôme d’un échec profond. Celui d’un modèle républicain qui promettait l’intégration à tous… sans jamais en poser les conditions. Celui d’une immigration massive, incontrôlée, qui a saturé les dispositifs d’accueil, fracturé les équilibres locaux, et créé des poches entières de désaffiliation culturelle.

Mais ces mots-là – immigration, intégration, assimilation – sont devenus des épouvantails. Ils déplaisent aux éditorialistes sensibles, aux ministres prudents, aux associations vigilantes. Alors on leur préfère la rhétorique du maintien de l’ordre, la sempiternelle discussion sur les tirs de LBD, sur la proportionnalité des réponses. Comme si ces violences venaient de nulle part, comme si elles n’étaient pas le fruit d’un lent processus de désintégration. On soigne les symptômes, jamais les causes.

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Ce n’est pas une question de couleur de peau ou d’origine, c’est une question d’appartenance

Personne ne semble vouloir poser les vraies questions. Pourquoi ces jeunes, souvent Français par le droit mais jamais par le cœur, vivent-ils dans une hostilité constante envers leur propre pays ? Pourquoi cette haine, cette rage de détruire, cette joie dans la brutalité ? Ce n’est pas une question de couleur de peau ou d’origine, c’est une question d’appartenance. D’identité. De transmission.

La gauche, elle, ferme les yeux pour ne pas rompre avec son récit fondateur : celui d’un peuple des quartiers forcément victime. La droite, elle, se tait, par peur d’être accusée. Et le pouvoir, fidèle à lui-même, balance entre coups de menton inefficaces et annonces en trompe-l’œil. Pendant ce temps, la fracture grandit. On la recouvre d’un silence pudique, d’une chape de moraline. Mais, tôt ou tard, ce silence se paiera.

À force de nier les évidences, c’est l’autorité elle-même qui vacille. Les policiers le disent : ils ne savent plus ce qu’on attend d’eux. Quand ils n’interviennent pas, on les accuse de passivité. Quand ils agissent, la justice les soupçonne, les instruit, les envoie parfois aux assises. La ligne de conduite est floue, mouvante, truffée de pièges. Résultat : une force publique démoralisée, acculée, devenue bouc émissaire d’un malaise qu’elle ne fait qu’absorber.

Mais la responsabilité ne repose pas sur elle. Elle pèse sur une société qui préfère esquiver le réel plutôt que l’affronter. Une société où certains mots sont devenus des tabous : barbarie, immigration, intégration. Ces mots ne sont pas des insultes, ce sont des outils d’analyse. Les refuser, c’est se priver des moyens de comprendre. Et quand on ne comprend plus, on subit. On encaisse. On abdique.

Car la vérité est là : une partie de la jeunesse vit désormais en dehors du cadre commun. Elle rejette les règles, les symboles, les institutions. Elle n’attend rien de la République, sinon qu’elle baisse les yeux. L’école ne transmet plus, les parents ne tiennent plus, les services sociaux tournent à vide, et l’État reste bouche close. Dans ce désert de repères, la violence devient un langage. Une forme d’expression brute, sans filtre, sans frein.

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Ceux qui s’alarment de l’usage du mot barbare feraient mieux de s’alarmer de ce qu’il désigne. Ce n’est pas la sévérité du vocabulaire qui menace la cohésion nationale. C’est sa lâcheté. À force de bannir certains mots, on finit par perdre le sens. Et sans sens commun, il n’y a plus de nation. Il n’y a que des groupes, des clans, des affrontements. Il y a la peur, partout.

Il est encore temps de choisir la lucidité. De regarder en face ce que tant s’acharnent à dissimuler. Mais pour cela, il faut cesser d’avoir peur des mots. Car un pays qui a peur des mots finit toujours par avoir peur de lui-même.

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