Thom Gicquel et Delphine Delrue marquent l’histoire. Les deux badistes français ont remporté tôt ce dimanche matin l’Indonesian Open. Un tournoi classé Super 1000, soit l’équivalent d’un Grand Chelem au tennis. Ils sont imposés en deux sets (21-16, 21-18), contre une paire thaïlandaise (6es mondiaux). C’est la première fois, dans l’histoire du badminton, que des tricolores remportent un tournoi de ce grade-là. Pour RMC Sport, Thom et Delphine, 10es mondiaux, sont revenus sur leur performance.
Thom, Delphine, quelles sont les émotions après ce titre ?
THOM GICQUEL. On est tellement heureux. Il y a plein d’émotions. On a du mal à y croire encore. Surtout quand on voit tous les messages qu’on reçoit sur le téléphone, ça fait bizarre. On est vraiment heureux, on a fait un super match aujourd’hui. On est vraiment fiers de la performance, fiers du résultat.
DELPHINE DELRUE. On est hyper fiers d’avoir réussi à réaliser une performance comme ça. Ça faisait longtemps qu’on attendait un gros titre donc on est super contents. D’avoir joué à ce niveau-là en finale, c’est vraiment le truc le plus kiffant.
Ce tournoi n’a pas été des plus faciles, avec un premier match compliqué (victoire 24-22 au troisième set). Comment on explique que tout se soit aligné pour cette finale ?
THOM GICQUEL. Surtout que nous, on n’a pas des bonnes statistiques en finales de tournois. On a essayé de travailler avec notre préparatrice mentale, Anaëlle, au mieux possible avant de partir. Ça nous a beaucoup aidé, ça nous a donné de la confiance parce qu’on s’est dit qu’on était prêt et qu’on s’était préparé pour ça. Ça a payé. En plus, j’ai eu un départ un petit peu lent mais Delphine était tout de suite prête. Ça m’a permis de me mettre dedans et après, pendant tout le match, on était assez confiants. Ça nous a permis de bien jouer pendant tout le match.
Et puis, remporter ce tournoi en Indonésie…
THOM GICQUEL. Si on devait choisir un Super 1000, ça aurait été probablement l’Indonésie. Ça nous a toujours bien réussi ici. On aime bien jouer là. La salle est extraordinaire. On a battu deux fois des paires indonésiennes cette semaine. Le public était assez déçu. Mais l’ambiance était folle à chaque fois. C’est génial de pouvoir gagner ici. C’est un tournoi historique et c’est encore plus beau.
Ce résultat va-t-il débloquer des choses pour la suite ?
DELPHINE DELRUE. On espère qu’on va réussir à prendre de ce qu’on a mis en place aujourd’hui pour le réitérer sur les prochains tournois. En tout cas, on avait l’impression que gagner un gros titre, c’est ce qu’il nous manquait pour débloquer un peu tout ça. On espère que ça va nous aider.
Et puis vous marquez l’histoire du badminton français, ça représente beaucoup pour vous ?
THOM GICQUEL. Ça représente beaucoup pour nous. On avait vraiment à cœur de le faire parce qu’il y a un petit garçon qui arrive très fort aussi derrière nous (Alex Lanier, NDLR). Donc, il fallait vite qu’on le fasse. Ça représente beaucoup de choses d’être les premiers parce que ça ouvre la voie aussi pour tous les autres. J’espère que ça fait rêver aussi les jeunes joueurs des équipes de France qui arrivent aussi. Je pense que ça facilite tout le temps la chose quand ça a déjà été fait. J’espère que ça les fait rêver et se dire que c’est possible. C’est génial pour nous.
Quand vous dites qu’il y a un petit garçon derrière qui arrive, c’est Alex Lanier. Ça vous booste ou ça vous met aussi de la pression de voir ses performances ?
THOM GICQUEL. Ça booste. Parce qu’on a été les premiers à faire beaucoup de choses, il y a quelques années. Mais quand on voit que ça pousse derrière, avec aussi les frères Popov qui se rapprochent en double homme. Ils font des super performances ensemble. On se dit qu’il faut qu’on redouble d’efforts. Ça nous donne beaucoup d’énergie positive. Je pense que maintenant, ça leur donne envie de réussir. Je pense que c’est un peu de la jalousie constructive.
Dans deux mois, il y aura les championnats du monde de badminton à Paris, il faudra compter sur vous…
DELPHINE DELRUE. Ce sera le but d’essayer de briller à Paris. Après, il y a encore pas mal de préparation. Il y a deux tournois d’ici aux championnats du monde. On va préparer ça. Ça nous donne de la confiance en tout cas de voir qu’on arrive à gagner des tournois. Après, ça sera quand même très difficile. Il y aura toujours les Chinois qui vont revenir avec leurs paires qui sont assez fortes. Il y aura plein de paramètres à prendre en compte. Mais en tout cas, ça donne de la confiance et ça sera notre gros objectif.
Source : Lire Plus
