Abdelkader Bouguettaia, dit « Bibi », a enfin été extradé. Mis en cause dans plusieurs procédures d’importation de stupéfiants en France, le narcotrafiquant est arrivé jeudi soir à Parisdepuis Dubaï où il s’était établi fin 2019, selon une source aéroportuaire vendredi.
Accompagné par le GIGN, il est arrivé à bord d’un avion militaire et a été conduit au tribunal judiciaire de Paris vers 22 heures, a indiqué cette source à l’AFP. Le parquet de Paris et l’avocat d’Abdelkader Bouguettaia n’ont pas répondu dans l’immédiat.
Condamné à trois reprises entre 2022 et 2023
Son extradition avait été annoncée jeudi en fin de journée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, dans un message où il ne donnait pas son nom. Mais son identité avait été confirmée à l’AFP par des sources proches du dossier. « Un nouveau narco criminel est extradé vers la France par les Émirats arabes unis. Condamné à trois reprises par la justice française entre 2022 et 2023 et visé par deux mandats d’arrêt, il devra répondre de ses actes », s’était félicité Gérald Darmanin sur le réseau social X.
« Bibi », qui aura 38 ans le 29 juin, avait été interpellé une première fois à Dubaï en octobre 2023, puis remis en liberté en janvier 2024, avant d’être de nouveau interpellé. Depuis, il attendait une décision concernant son extradition. Abdelkader Bouguettaia a été condamné en son absence à neuf ans de prison à Lille en 2023 pour l’importation d’un container renfermant 599 kg de cocaïne qui avait été intercepté à Anvers, en Belgique.
Il est également soupçonné d’être « l’organisateur » de l’importation de 2,5 tonnes de cocaïne, découvertes par les autorités à Carthagène (Colombie) et qui devaient être livrées au Havre. Abdelkader Bouguettaia est soupçonné d’avoir longtemps coordonné l’importation de cocaïne au Havre, ville où il est né, avant de rejoindre Dubaï fin 2019, où il aurait continué à piloter le trafic.
Dubaï, un refuge pour narcotrafiquants
Dubaï a longtemps été vue comme un refuge pour les narcotrafiquants européens, malgré une convention d’extradition signée par les Emirats avec la France en 2007, l’Espagne en 2009, la Belgique et les Pays-Bas en 2021.
En janvier, Gérald Darmanin s’était rendu aux Emirats pour renforcer la coopération judiciaire, avec, avait-il expliqué, « une liste de 27 personnes qui ont des mandats d’arrêt qui se trouvent ou pourraient se trouver aux Émirats arabes unis et singulièrement dans l’Émirat de Dubaï ».





