
« On a été complètement abandonnés. » Une ressortissante française, revenue d’Israël dans des conditions rocambolesques, accuse l’ambassade de l’avoir laissée sans solution alors qu’elle cherchait à quitter le pays, en guerre avec l’Iran depuis le 13 juin. « Je n’ai pas eu le choix que de rentrer clandestinement en France », regrette Dorith, avouant avoir fait appel à un passeur pour 150 euros – « il m’a fait un prix ». La jeune femme dit avoir franchi la frontière à ses risques et périls le 17 juin, dans un contexte où les liaisons aériennes sont réduites.
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« Je n’aurais jamais fait ça seule », précise-t-elle. C’est la présence d’un autre touriste, belge, également bloqué à Tel-Aviv, qui l’aurait rassurée. Ensemble, ils prennent la route vers la frontière d’Allenby. Après plusieurs heures d’attente, leur accompagnateur les conduit finalement vers un autre point de passage, à Cheikh Hussein, supposé plus fluide. Mais pour y parvenir, ils doivent emprunter une route palestinienne en voiture immatriculée en Israël. « Là, il (l’accompagnateur, NDLR) ne faisait pas le fier, et nous, on était en full stress », raconte-t-elle.
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« Il faut arrêter cette hypocrisie »
Une fois à la frontière, son compagnon de route belge passe sans encombre. Elle, en revanche, se retrouve bloquée. « J’étais à deux doigts du malaise », se souvient-elle. La cause : une anomalie supposée dans son passeport. « La personne au guichet m’a dit que je n’avais pas le même numéro en haut à droite qu’en bas à gauche », explique-t-elle. Des agents demandent à comparer son document avec celui d’un autre Français. Après un temps d’attente interminable, elle finit par être autorisée à entrer en Jordanie.
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Le périple ne s’arrête pas là. Une navette les amène à un taxi, qui les mène jusqu’à un guide jordanien. L’homme les accueille avec un autocollant de Saddam Hussein sur la boîte à gants, et un autre où figure une arme à feu accompagnée d’un slogan en anglais : « Only weapons are the solution » – « seules les armes sont la solution », en français.« Est-il encore nécessaire de rappeler qui est Saddam Hussein ? », ironise-t-elle. « Ce n’était pas du tout safe », ajoute-t-elle, visiblement encore secouée. « Et je suis heureuse d’être avec vous aujourd’hui pour dire qu’il faut arrêter cette hypocrisie. »
Une destination déconseillée
« Sur le fil Ariane, on nous disait d’aller voir sur le site de l’aéroport pour savoir s’il était ouvert. On n’est pas stupides ! », s’emporte-t-elle. « Et ils nous disent : “vous pouvez passer par la Jordanie ou par l’Égypte », comme si c’était à cinq minutes de Tel-Aviv ! » Un témoignage qui n’a pas ému tout le monde… « C’est si français. Toujours se plaindre de l’État. Que voulez-vous que fasse l’ambassade ? », a réagi sur X, l’ancien diplomate Gérard Araud. Une réponse qui a fait bondir la jeune femme : « C’est à qui alors ? Ils sont là pour nous protéger, pas pour nous renvoyer vers des sites internet. »
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Compte tenu de la situation sécuritaire régionale, le ministère des Affaires étrangères « déconseille vivement aux ressortissants français de se rendre en Israël et dans les Territoires palestiniens, y compris pour des visites touristiques et familiales ».
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