
« Prendre soin, une promesse collective. » Voilà le thème qui a aiguillé les trois jours du 31e congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), à Lille. Chaque année, l’association regroupe ses membres et ouvre ses portes aux professionnels de santé, bénévoles, pouvoirs publics… Malgré les 1 000 kilomètres qui la séparent du nord de la France, Delphine, médecin en soins palliatifs, n’a pas hésité : « C’est un moment très fédérateur, essentiel pour nous. » Un besoin partagé par les 3 000 personnes qui se sont déplacées cette année ; un chiffre record pour ce congrès annuel qui s’est tenu peu de temps après le vote en première lecture de la loi sur « l’aide à mourir » légalisant l’euthanasie et le suicide assisté.
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« La moitié des participants y assistaient pour la première fois, rapporte Claire Fourcade, désormais ancienne présidente de la Sfap. Preuve que nous avons besoin plus que jamais de nous retrouver et d’être unis. » Peut-être aussi de s’informer et d’être rassurés quant à l’avenir de leur profession ? Certains ateliers portaient en effet sur l’agenda politique, l’explication des deux propositions de loi et l’application de l’euthanasie dans les pays étrangers… Sondés avant le congrès, les participants avaient dû répondre à la question : « Que ressentez-vous après le vote à l’Assemblée nationale de la loi sur le droit de l’aide à mourir ? » Sans surprise, le terme « inquiétude » est arrivé en tête.
La ministre, huée à son arrivée, n’a pas apaisé l’inquiétude
Une inquiétude que Catherine Vautrin, ministre de la Santé, ne semble pas avoir apaisée en venant mercredi, dès l’ouverture du congrès. Huée à son arrivée comme lors de son départ, elle a endossé le rôle : « Je sais que si le diable avait un visage, peut-être serait-ce le mien », a-t-elle déclaré dans son introduction. Claire Fourcade salue le courage de cette visite, mais regrette le fond du discours : « La ministre n’est pas venue nous écouter, mais dire que nos inquiétudes ne sont pas fondées. » Elle a pourtant admis que le vote d’un délit d’entrave à l’aide à mourir dans un texte qui n’a pas retenu de délit d’incitation était « effectivement un élément de déséquilibre ».
Face à un public majoritairement opposé à la légalisation de l’aide à mourir – mais non homogène –, elle a tenté de légitimer son texte. Et elle a salué le vote unanime de l’hémicycle pour le premier texte sur la fin de vie, qui portait justement sur le renforcement des soins palliatifs : « Il faut quand même se rendre compte que si vous avez gagné un combat, c’est celui de l’importance des soins palliatifs. » Un combat que la nouvelle présidente de la Sfap, Ségolène Perruchio, est bien décidée à poursuivre.
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