Six mois après sa réouverture au public et aux fidèles, la cathédrale Notre-Dame de Paris poursuit sa renaissance. Lundi 23 juin au soir, la première des seize statues qui ornaient la flèche a retrouvé sa place, marquant une étape symbolique dans la restauration du monument, ravagé par l’incendie du 15 avril 2019.
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Mesurant près de 3,40 mètres pour environ 140 kilos, la statue de saint Paul a été délicatement hissée à plus de quarante mètres de hauteur grâce à une grue. Avant son envol, elle a été bénie par l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, dans une ambiance empreinte d’émotion. La figure de l’apôtre, armé de son glaive, est ainsi la première à retrouver sa place au pied de la nouvelle flèche, reconstruite selon les plans d’Eugène Viollet-le-Duc, l’architecte du XIXe siècle à l’origine des statues.
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Ces seize statues – représentant les douze apôtres et les symboles des quatre évangélistes (le lion, l’aigle, l’ange et le taureau) – avaient été déposées pour restauration le 11 avril 2019, soit seulement quatre jours avant que le feu ne dévaste la cathédrale. Cette décision providentielle a permis à ces œuvres, recouvertes de cuivre oxydé qui avait viré au vert-de-gris au fil du temps, d’échapper à la destruction.
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Restaurées entre 2019 et 2021 dans les ateliers de Socra en Dordogne, elles ont retrouvé leur teinte brune d’origine grâce à un procédé naturel utilisant notamment des noyaux d’abricot malaxés un procédé respectueux des intentions initiales de Viollet-le-Duc.
Transportées progressivement à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, les statues ont ensuite rejoint la « base vie » du chantier au chevet de la cathédrale, où elles ont été préparées minutieusement pour leur remontée. Leur réinstallation est étroitement liée à l’achèvement des travaux de couverture de la flèche, dont les derniers échafaudages ont été progressivement retirés, révélant une structure plus lumineuse et restaurée.
« La cathédrale sort plus belle que jamais de ce défi »
« La cathédrale sort plus belle que jamais de ce défi », se réjouit Philippe Jost, président de l’Établissement public chargé de la restauration de Notre-Dame, auprès du Figaro. Et d’ajouter : « C’est un moment fort de cette aventure collective qui témoigne du travail passionné de tous les acteurs mobilisés pour redonner vie à ce chef-d’œuvre. »
La restauration des statues a coûté environ 1,4 million d’euros, financée à 85 % grâce à la Fondation Notre-Dame et à 15 % par l’association américaine Friends of Notre-Dame. Ce précieux soutien a permis de préserver ces figures emblématiques, mais d’autres chantiers importants restent à venir : le chevet, le presbytère, les aménagements intérieurs, sans oublier le projet – parfois controversé – de remplacer certains vitraux par des créations contemporaines.
Pour l’heure, les autres statues attendent leur tour sur les échafaudages dressés à l’arrière de la cathédrale. Leur levage se poursuivra au cours de l’été, avant la réouverture prochaine des tours de Notre-Dame, toujours en travaux, promise pour la rentrée. Un retour empreint d’espoir et de résilience pour un monument chargé d’histoire qui, après le feu, renaît peu à peu sous le regard admiratif des Parisiens et du monde entier.
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