
Dans les catacombes de Saint-Sébastien à Rome, leurs deux noms sont gravés plus de 600 fois ! Sur des graffitis aux murs, sur des médaillons, sur les sarcophages… Pour l’historien Christophe Dickès, auteur d’une biographie de saint Pierre (Perrin), il y a là une manifestation de la « concorde apostolique », c’est-à-dire de la rencontre, rapportée par une tradition multiséculaire, entre Pierre et Paul à Rome, illustrée parfois par un baiser de paix.
Publicité
La suite après cette publicité
De fait, les deux apôtres sont encore aujourd’hui fêtés ensemble au calendrier, le 29 juin, marquant la nécessaire communion au sein de l’Église entre deux hommes pourtant très différents : Pierre, simple pêcheur de Galilée, et Paul, qui fait partie des élites de son temps. Originaire de Tarse en Turquie, ce dernier est en effet un intellectuel, l’homme de trois cultures selon Benoît XVI : hébraïque, grecque et romaine. Avec lui, c’est ainsi le début de la civilisation chrétienne, au carrefour de ces trois inspirations.
Ce qui rassemble les deux hommes, c’est leur zèle fougueux dans l’annonce de la résurrection du Christ. Pierre a beau être maladroit, parfois emporté, il est généreux. Un immense personnage, très attachant, à qui le Christ confie la mission de conforter ses frères dans la foi malgré son reniement – Dieu donne toujours une seconde chance… « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église. »
Paul en fit également l’expérience, lui qui fut l’un des pires ennemis de la foi chrétienne naissante, avant que le Christ ne lui apparaisse sur le chemin de Damas en l’admonestant : « Pourquoi me persécutes-tu ? » Pendant trente ans, celui qui se désigne lui-même comme « l’avorton de Dieu » devient le principal propagateur du christianisme autour de la Méditerranée, de l’Asie Mineure à la Grèce. D’une énergie incroyable, il ne se décourage jamais face aux persécutions : « J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. »
« C’est la mort pour le Christ dans le martyre qui réunit finalement le mieux les deux apôtres »
Paul trouve sa force dans la grâce de Dieu qui ne lui manque jamais : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi », montrant ainsi le but de toute vie chrétienne. C’est un organisateur qui fonde de nombreuses communautés à qui il écrit de remarquables lettres, les épîtres. Sa parole est tranchante comme l’épée avec laquelle il est souvent représenté, sans concession à l’air du temps. Ce qui lui vaut parfois des conflits avec Pierre, à qui il reproche son hypocrisie au sujet de l’inutilité de la circoncision pour les païens convertis.
La suite après cette publicité
Mais c’est la mort pour le Christ dans le martyre qui réunit finalement le mieux les deux apôtres : un double baptême dans le sang pour la ville de Rome, qui donnera plus tard sa force et sa puissance à l’Église catholique… Tous deux sont exécutés sous l’empereur Néron, entre 64 et 67. Pierre est crucifié la tête en bas, au pied de la colline du Vatican.
Son tombeau se trouve au cœur de l’actuelle et splendide basilique qui porte son nom, connue du monde entier. Paul, lui, jugé et condamné en tant que citoyen romain, est décapité. Selon la tradition, sa tête a rebondi trois fois sur le lieu-dit Tre Fontane – les Trois Fontaines. Une basilique immense, la deuxième en taille après la basilique Saint-Pierre, est érigée sur sa tombe.
En partenariat avec France Catholique.
Source : Lire Plus






